L’Algérie possède-t-elle les capacités d'asseoir son indépendance économique à l’horizon 2030, tel que projeté par le gouvernement, alors que son industrie reste tributaire pour 70% de ses importations ?
Pour le vice-président du Forum des chefs d’entreprise, il s’agit là d’un pari « qui est tout à faible jouable » sous réserve que le pays modifie sa gouvernance économique tirée, jusque là, par les richesses pétrolières.
Présent à l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, M. Mehdi Bendimered considère qu’il reste à renforcer les entreprises, particulièrement celles du privé, parce que, ajoute-t-il, elles représentent le poumon de l’économie et qu’elles regroupent plus de 80% de l’ensemble des emplois.
Des mesures à mettre en œuvre pour améliorer le climat des affaires, il relève que l’Algérie possède des potentialités « énormes », mettant en avant les mégas projets en attente d’être concrétisés, à l’exemple du port d’El Hamdania, de la réalisation en cours de la Transaharienne ou encore des 120.000 km de fibre optique lesquels, souligne-t-il, participent à l’évolution de l’économie.
Selon M. Bendimered, l’Algérie dispose, d’autre part, d'autres importantes potentialités pour évoluer vers son indépendance énergétique, estimant néanmoins que pour ce faire, il reste à entreprendre des actions pour en réduire la consommation de 6 à 3% d’ici 2030.
Concernant l’acte d’entreprendre, celui-ci met en avant les difficultés que continuent d’éprouver des entrepreneurs à avoir accès aux financements, d’où l’intérêt, selon lui, de faire appel à des moyens alternatifs, tel la « finance islamique », des fonds de financiers privés ou bien ceux tirés de la fiscalité des entreprises.
Optimiste à l’extrême, le représentant du FCE assure qu’à l’horizon 2030, « nous allons faire de l’Algérie la porte d’entrée de notre relation économique avec l’Europe et l’Afrique ».
Des restrictions des importations issues des pays de la zone Europe, que ceux-ci ne cessent de dénoncer, l’invité rappelle qu’il s’agit d’une mesure « légitime et temporaire », destinée à rétablir les équilibres macroéconomiques du pays, que d’autres pays membres de l’OMC, souligne-t-il, utilisent également.