Le débat général de la quatrième commission de l’ONU en charge des politiques spéciales et de décolonisation, entamé lundi soir à New York, a été l’occasion pour de nombreuses délégations de réitérer le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.
Alors que la troisième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme doit toucher à sa fin dans deux ans, la grande majorité des délégations a appelé, une fois de plus, à mettre fin aux situations coloniales qui persistent dans les 17 territoires inscrits à l’ordre du jour de la Commission.
Le représentant du Salvador, Ruben Armando Escalante, qui s’exprimait au nom la Communauté des Etats d’Amérique Latine et des Caraïbes (Celac), a souligné que le processus de décolonisation est l’un des défis les plus importants des Nations Unies, regrettant que le processus de décolonisation ne soit pas achevé, en témoigne, selon lui, les 17 territoires non autonomes actuels.
La Celac a réaffirmé son soutien à l’ensemble des résolutions adoptées par l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité qui visent à atteindre une solution politique durable qui pourvoit à l’autodétermination du peuple sahraoui.
De son côté le représentant de l’Uruguay, Luis Homero Bermudez Alvarez, a réaffirmé le droit du peuple sahraoui à disposer de lui même, et espéré que le référendum sur l’avenir de ce territoire puisse enfin avoir lieu, conformément au droit international.
Prenant la parole, lors de ce débat, le représentant de l’Equateur, Mario Zambrano Ortiz, qui s’est félicité de la relance des négociations entre le Front le Polisario et le Maroc, a réitéré le droit des peuples à l’autodétermination.
"Le colonialisme qui existe toujours dans les 17 territoires occupés empêche le développement des peuples, notamment économique ", a-t-il déclaré.
Qualifiant la situation au Sahara Occidental de "douloureuse épine dans le flanc de l’Afrique", Jerry Matthews Matijala, le représentant de l’Afrique du Sud, a regretté qu’en 2018, il reste encore 17 territoires colonisés dans lesquels les peuples se voient encore déniés leur droit à l’autodétermination, enfreignant ainsi un droit humain fondamental aux termes de la Chartes des Nations Unies.
"Combien d’enfants sahraouis devront grandir dans ces conditions et se battre pour leurs droits élémentaires?", s’est-il interrogé.
Saluant les jugements rendus par la Cour de justice de l’Union européenne et la Cour suprême d’Afrique du Sud qui ont reconnu la souveraineté du Sahara occidental, le représentant sud-africain a condamné l’exploitation illégale des ressources naturelles appartenant au peuple sahraoui.
Intervenant lors de ce débat, le représentant du Mozambique, Antonio Gumende, a déploré le peu de progrès effectués sur la question du Sahara Occidental qui, a-t-il rappelé, aurait dû permettre au peuple Sahraoui d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination.
Le délégué de Trinité-et-Tobago, Vladimir Kurt Sean Budhu, a rappelé lors de sa prise de parole la résolution 1514 de l’Assemblée générale qui a reconnu le droit inaliénable à l’autodétermination et permis l’indépendance de nombreux territoires en Afrique, aux Caraïbes et dans le Pacifique.
C’est en vertu de ces succès passés que le délégué a critiqué l’inertie dans laquelle se retrouve actuellement le processus de décolonisation, soutenant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance.
Dix-sept territoires non autonomes demeurent à l’agenda du Comité spécial de la décolonisation et bien peu de progrès ont été faits quant à la reconnaissance de la légitimité politique de leur processus d’indépendance, a-t-il fait remarquer.