Si la majeure partie des conflits dans le monde est concentrée dans la région du Proche et du Moyen Orient, c’est parce que les pays membres de la Ligue Arabe « ne veulent pas travailler ensemble », assène l’ancien diplomate Algérien, Lakhdar Brahimi.
S’exprimant, jeudi, à l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, l’ex-représentant spécial de l’ONU explique, par ailleurs, que l’élément déclencheur du conflit en Syrie a été le Printemps Arabe, « un mouvement populaire réel, qu’ont exploité et militarisé des pays de la région ».
Commentant, d'autre part, la guerre créée au Yémen, un pays confronté par ailleurs à une crise humanitaire extrême, cet ancien Secrétaire général adjoint de la Ligue Arabe explique qu’il s’agit d’un conflit où interfèrent plusieurs acteurs régionaux.
Si les pays occidentaux, dit-il, n’y interviennent pas, « c’est parce que çà ne touche pas leurs intérêts de manière directe et aussi, parce que ce sont des Arabes et des Musulmans « qui sont en train de se taper dessus ».
Si les pays occidentaux, dit-il, n’y interviennent pas, explique-t-il, « c’est parce que çà ne touche pas leurs intérêts de manière directe, parce que ce sont des Arabes et des Musulmans « qui sont en train de se taper dessus ».
A la question de savoir pourquoi la majorité des conflits armés dans le monde sont concentrés au Moyen Orient c’est parce que, répond M. Brahimi, « nous avons régressés » et que les pays membres de la Ligue Arabe « ne veulent pas travailler ensemble ».
Dévoilant les conditions dans lesquelles se déroulent les travaux de cette organisation, il révèle que ses sommets durent « deux heures » et que, de plus, « il n’y a ni débats, ni coopération » entre les pays membres.
Evoquant les souffrances endurées depuis des décennies par le peuple Palestinien, M. Brahimi les qualifient de « scandale », pointant du doigt des responsabilités régionales et internationales face à un peuple « complètement abandonné au régime de l’apartheid ». Mais il y a pire, relève-t-il : « des responsables dans le Monde Arabe, à genoux, sont en train de faire la cour à M. Netanyahou ».
Ignorant, selon lui, la région du Proche et du Moyen Orient, les experts politiques internationaux, « d’un point de vue politique », auraient tendance à mentionner davantage l’Asie et l’Afrique du Nord.
Des conflits observés au Sahel, du Mali, au Nigéria et en RD du Congo, l’intervenant constate que ceux-ci donnent l’impression d’opérer une jonction, les uns avec les autres et de s’entremêler.
Relevant qu’au Maghreb, et en dehors de la Libye, victime, déclare-t-il, d’une intervention étrangère « criminelle » à l’instigation « de Sarkozy et BHL » « cela va un peu mieux qu’au Machreq », bien que l’Egypte, la Tunisie et l’Algérie, déclare-t-il, « ont des raisons d’être préoccupés »
Commentant le phénomène des flots de migrants déterminés à gagner l’Europe, l’ancien envoyé spécial de l’ONU l’attribue à « la mal gouvernance et à la pauvreté », mais aussi, à « l’égoïsme des pays riches ».
Il tient à mentionner l’adoption, à l’unanimité par les Nations Unis, d’une résolution présentée par l’Algérie, pour faire du 16 mai de chaque année, la Journée internationale du Vivre ensemble en paix, il estime que celle-ci a toutes les raisons de s’enorgueillir d’en avoir été l’initiatrice.