« L’Algérie a eu le dossier le plus important », dans le cadre de la préparation du prochain Sommet des deux rives de la Méditerranée, prévu le 24 juin 2019 à Marseille, a annoncé le Professeur Abderrahmane Mebtoul, qui a été désigné chef de la délégation algérienne aux rencontres thématiques.
S’exprimant, mercredi, à l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, l’expert international et professeur des universités, a indique que l’Algérie est chargé du « dossier de la transition énergétique », qui permettra de « tisser des partenariats gagnant-gagnant » entre les deux rives de la méditerranée.
En prévision du prochain Sommet des deux rives de la Méditerranée, qui réunira 5 pays d’Europe du sud (Espagne, France, Italie, Malte et Portugal) avec 5 pays d’Afrique du nord (Algérie, Lybie, Maroc, Mauritanie et Tunisie), plusieurs forums de discussions seront organisés autour de thématiques fortes comme l’énergie, la culture, l’économie et l’innovation et la société civile.
« La place naturelle de l’Algérie est dans l’espace Méditerrannéen et l’Afrique »
Les conclusions de ces forums thématiques serviront de base de discussion du prochain sommet qui dessinera la nouvelle vision d’avenir de la coopération euro-méditerranéenne.
Selon le Professeur Abderrahmane Mebtoul, « la place naturelle de l’Algérie est dans l’espace Méditerrannéen et l’Afrique », et au regard de sa position stratégique et de sa stabilité, l’Algérie, ajoute M. Mebtoul, peut « servir de pont entre l’Europe et l’Afrique », car estime-t-il, « les enjeux futurs géostratégiques se situent au niveau de l’Afrique ».
« L’Algérie a les potentialités pour relever les défis »
Evoquant la situation économique du pays, l’expert international considère que l’Algérie traverse « une crise de gouvernance qui risque de se transformer en crise financière », si on ne fait rien d’ici 2022. Cependant, a-t-il souligné, « l’Algérie a les potentialités pour relever les défis ».
Pour cela, l’invité de la rédaction de la radio Chaine 3 appelle les pouvoirs publiques à « agir vite », et ce, en mettant fin aux obstacles qui freinent l’investissement productif et à reformer les systèmes financier et éducatif, qui ne sont pas adaptés au nouvel environnement.
« On ne peut pas continuer dans la situation actuelle », dira le Professeur Abderrahmane Mebtoul, qui cite comme exemple les usines de montage de voitures qui coutent très cher à notre pays, au lieu de constituer une source de rentrée de devises. « Les calcules que j’ai fait sont précis. En 2018, on a enregistré 3.5 milliards de dollars de sorties de devises en importations de pièces ckd/skd. Ce chiffre risque encore d'augmenter à 10 milliards de dollars, c’est l’équivalent de 40 % des recettes de la Sonatrach, si on prend un cours de 60 dollars le baril », prévient M. Mebtoul.
Commentant cette situation, l’expert algérien, déclare qu’aucun pays au monde n’a dix constructeurs d’automobile. « Chaque pays a deux ou trois marques et surtout un cahier des charges précis, avec des objectifs de taux d’intégration et d’exportation, suivi de bonifications graduelles », précise M. Mebtoul.
« Je pense qu’il faut réorienter cette politique qui est extrêmement dangereuse et qui porte atteinte à la sécurité nationale », conclu l’invité de la rédaction de la radio Chaine 3.