Bilan 2018 du contrôle commercial : le défaut d’hygiène représente près de la moitié des infractions constatées

Les services de contrôle du ministère du Commerce ont enregistré 37.330 infractions aux règles commerciales et de protection des consommateurs, durant l'année 2018. Le défaut d’hygiène représente près de la moitié des dépassements de la loi.

« En 2018, le défaut d’hygiène reste la première infraction et occupe 48,43% des 37.330 constatations d’infractions que nous avons effectués. Vient en deuxième position les tromperies et tentatives de tromperies sur les produits avec 10.594 infractions. Le défaut d’étiquetage qui était la deuxième infraction occupe aujourd’hui l’avant dernière position », a annoncé, jeudi matin, le directeur de la qualité et de la consommation au ministère du Commerce, Sami Kolli, qui était L’Invité de la rédaction de la Chaine 3 de la Radio Algérienne.

« Le ministère du Commerce fait des efforts », M. Kolli avance pour preuve le recul net du défaut d’étiquetage, dans le classement des infractions, « cela veut dire, ajoute-t-il, que les opérateurs économiques respectent beaucoup plus les dispositions du décret 13/378 relatif à l’information du consommateur ».

Réels dangers et fausse alerte

Abordant les mesures prises à l’encontre de la poudre de jus Amila et de l’eau minérale Texanna, qui ont fait l’objet d’une suspension de production et retrait du marché de plusieurs lots de produits, M. Kolli a expliqué que ces mesures ont été prises après vérification du danger de ces produits sur la santé des consommateurs, conformément au décret 12/203 relatif à la sécurité des produits.

Toutefois, le représentant du ministère du Commerce a tenu à démentir l’information diffusée par la direction de la santé et de la population (DSP) de Djelfa qui a alerté, dans un communiqué émis le 6 janvier dernier, sur un danger de commercialisation de « produits contenant des aditifs alimentaires cancérigènes ».

« Cette information est anonyme parce qu’on s’appui sur des sources inconnues », a répliqué M. Kolli, précisant que les aditifs en question sont « des produits qui sont suspendus d’importation en Algérie depuis une année, ça veut dire qu’ils n’existent pas en Algérie et je défie quiconque de me ramener au moins un de ces produits ».

C’est pourquoi, il a été décidé, annonce M. Kolli, que « dorénavant, toutes les informations qui seront diffusées doivent êtres vérifiées, étayées, argumentées techniquement et scientifiquement, et il faut avoir l’autorisation de son administration de tutelle ». Qui doit valider ? « Tout ce qui est lié à la protection du consommateur relève du ministère du commerce », répond-t-il.

Refonte des procédures de contrôle commercial

Le ministère du Commerce est-il bien doté en moyens de contrôle ? « Nous avons 10.000 agents qui sont mobilisés sur le terrain », assure M. Kolli qui ajoute que « 25 laboratoires de contrôle sont en voie d’accréditation par Algerac, avec le soutien d’experts internationaux dans le cadre du programme P3A ». Pour la précision, le programme P3A est un projet d’appui financé par l’Union européenne et géré par le ministère du Commerce.

D’autre part, L’Invité de la rédaction de la radio Chaine 3 annonce une prochaine refonte des procédures de contrôle commercial, avec l’objectif d’assurer la sécurité et la loyauté des transactions commerciales, comme par exemple le défaut d’hygiène.

« Nous mettons en place deux dispositifs : le premier porte sur l’obligation de la méthode HACCP (Hazard Analysis Critical Control Point est une méthode de maîtrise de la sécurité sanitaire des denrées alimentaires, NDLR) au niveau des industries agroalimentaires. Le deuxième est un guide de bonnes pratiques d’hygiène, qui prévoit  notamment une formation obligatoire de tous les commerçants qui pratiquent la restauration », détaille M. Kolli.

Le ministère du Commerce mise, également, sur une utilisation mutualisée des 260 laboratoires prestataires de services qui existent en Algérie.

 

 

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