Le Syndicat national algérien des pharmaciens d'officine (SNAPO) a appelé, samedi à Alger, à l'accélération de la publication de la liste des psychotropes destinés à des fins sanitaires dans le but de protéger le pharmacien et le malade.
A l'occasion d'une rencontre intitulée "les psychotropes dans l'officine, les nouveautés dans le domaine législatif et la révision de la loi 04-18", le président du SNAPO, Dr. Messaoud Belambri a affirmé que le pharmacien s'est retrouvé ces dernières années entre "le marteau et l'enclume", notamment avec la vente de médicaments non inscrits dans la liste de psychotropes, à l'instar du Prégabaline classée par la justice comme substance psychotrope, ce qui a entrainé, a-t-il dit, "l'emprisonnement de plusieurs pharmaciens ayant vendu ces produits dans plusieurs régions du pays".
Le ministère de la santé a élaboré des textes de loi pour actualiser cette liste qui pose toujours "problème aux pharmaciens au point ou certains d'entres eux refusent de vendre ces produits en raison des pratiques qui ont causé l'emprisonnement de certains", a souligné le même responsable.
Ce "vide juridique" dans la gestion des psychotropes destinés à des fins sanitaires et l'absence d'une liste détaillée de de ces produits, a contribué à l'enregistrement de plusieurs lacunes sur le terrain et à l'emprisonnement du pharmacien sans que ce dernier soit impliqué", a ajouté M. Belambri.
Rappelant certaines dispositions de la Loi 04-18 du 25 décembre 2004 régissant les psychotropes, le président du SNAPO a affirmé le ministère de la santé avait promulgué en 2015 dans le journal officiel, un décret relatif à ces produits, sans la publication de la liste nominative de ces produis, qui en dépit de sa présentation au Conseil de déontologie et à la Gendarmerie nationale mais certains juges "ne respectent pas cette liste".
Le Chef de service psychiatrie-addictologie à l'établissement hospitalier spécialisé de Blida, le Pr. Nadir Bourbon a évoqué les indications thérapeutiques des psychotropes, relevant, à ce propos, que le taux d'atteinte des maladies psychiatriques variait de 10 à 15 %. Ces maladies sont appelées à augmenter au sein de toutes les sociétés, ce qui exige des pouvoirs publics de les réglementer et de promulguer des lois concernant leur gestion afin d'éviter toutes mauvaise utilisation".
Il a précisé que "ces médicaments sont classés par L'Organisation mondiale de la santé (OMS) parmi les médicaments destinés au traitement du système nerveux, selon leur composition chimique et efficacité thérapeutique, expliquant que l'addiction à ces médicaments est dû à plusieurs facteurs psychique, social et environnemental".
Par ailleurs, le Pr Bourbon a appelé les médecins à ne pas prescrire plus de deux ou trois médicaments dans la même ordonnance, vu leur effets secondaires dangereux.
Pour sa part, maître Billal Nechar (avocat) a expliqué les lois en vigueur applicables en cas d'infraction dans l'utilisation des psychotropes, notamment le Code pénal, appelant, dans ce cadre, les pharmaciens à faire preuve de vigilance et au contrôle minutieux des ordonnances médicales falsifiées pour éviter toute poursuite judiciaire.