Lutte contre les feux de forêts : une convention d’assistance signée avec la FAO et le Japon

Une convention sur l'assistance technique pour la gestion des feux de forêts en Algérie a été signée jeudi à Alger entre la direction générale des forêts (DGF), l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le Japon, afin de permettre à l'Algérie de renforcer son plan national de lutte contre ce fléau. 

Cette convention cadre a été paraphée par le directeur général de la DGF, Ali Mahmoudi, le représentant de la FAO en Algérie, Nabil Assaf et l'ambassadeur du Japon en Algérie, Kazuya Ogawa.

"Le document s'articule sur trois principaux axes définis précédemment lors de la rencontre qui a déjà regroupé des représentants de l'organisation onusienne et la DGF en 2015 pour identifier les carences de l'Algérie en matière de lutte contre les feux de forêts", a expliqué M. Mahmoudi à la presse, à l'issue de la cérémonie de signature.

Selon ses précisions, le premier axe devrait  permettre à l'Algérie de bénéficier d'une assistance technique pour élaborer un plan national plurisectoriel de gestion des  incendies de forêts. 

Le deuxième axe porte sur la formation de forestiers dans le domaine de la prospection pour déterminer les causes des incendies, sachant que 85 % des incendies de forêts ont des causes inconnus.  

Quant au dernier axe, il s'articule sur certaines bases normatives que l'Algérie devrait acquérir, afin de lui permettre d'équiper ses forêts en matière d'infrastructure de lutte contre les incendies.

Dans son intervention, l'ambassadeur du japon, dont le pays est le bailleur de fonds de ce projet, a assuré l'intérêt de la coopération pour la lutte contre les incendies de forêts et le changement climatique, en citant l'intervention de son pays à travers des programmes d'aide dans plusieurs pays dont le Mexique, le Népal et l'Irlande. 

Il a également déclaré que son pays a renforcé sa coopération avec les pays de l'Afrique et du Moyen-orient et que l'Algérie était l'un de ses principaux partenaires dans la région.

 De son côté, le représentant de la FAO en Algérie, Nabil Assaf, a prévenu que l'Algérie est considérée parmi les pays les plus exposées aux feux de forêts dans le bassin méditerranéen avec une moyenne de 2.000 foyers d'incendies parcourant plus de 36.000 hectares par an. "cela représente 1% de la superficie totale boisée", a-t-il déduit 

Malgré les moyens importants de prévention et de lutte mise en place par les pouvoir publics, M. Assaf a estimé que les difficultés persistent dans certains domaines tels que la recherche des causes d'incendie, la maitrise des normes techniques en matière d'équipement et de planification des actions à mettre en oeuvre .

 Il a déclaré par ailleurs que la FAO s'est engagée à soutenir l'Algérie dans sa lutte contre ce fléau en lui apportant son expertise et son expérience à travers ce projet d'assistance technique pour la gestion des feux de forêts.

Le sous-directeur de la protection des forêts, Abdelghani Boumessaoud, a fait remarquer pour sa part, que l'intensité des feux de forêts en Algérie s'est accentuée entre 2009 et 2017, en dépassant les normes avec 2.380 foyers par an affirmant que les wilaya les plus affectés sont celles du centre et de l'est.

Parmi les causes identifiées 5 % concernent l'activité agricole, d’élevage et de loisirs, 1%  provoqué par des étincelles des ligne électrique ou des voie de chemin de fer, 3% par des charbonnières, 6 % se sont des incendies volontaires alors que 85 % des causes sont inconnues. 

Quant aux dommages économiques engendrés par ces feux, M. Boumessaoud a avancé entre 1 et 1,5 milliard de dinars de pertes en bois et liège chaque année .

Il a expliqué que la méconnaissance des cause des incendies empêchait d'avoir une action ciblée et efficace, en assurant que la convention permettra d'améliorer la gestion des incendies sur l'ensemble du territoire national.

La convention devrait également permettre d'adopter au contexte algérien de nouvelles méthodes et techniques de lutte utilisées ailleurs dans d'autres pays du bassin méditerranéen, a-t-il conclu.

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