Des points de vente de moutons seront fixés à travers le territoire national pour renforcer l'offre et réduire les prix, en prévision de l'Aïd El Adha, a appris samedi l'APS auprès d'un haut responsable du ministère de l'Agriculture, du Développement durable et de la Pêche.
"Nous travaillons en coordination avec les autorités locales, la Fédération des éleveurs, la Chambre de l'agriculture, ainsi que les associations de protection des consommateurs pour fixer et valider les endroits appropriés au commerce du cheptel durant cette période", a expliqué le directeur des services vétérinaires, Hachemi Karim Kaddour.
Il a souligné que la disponibilité de l'eau potable pour hydrater l'animal était l'une des principaux critères pour choisir un point de vente.
Selon lui, un dispositif spécial a été conçu pour Alger, qui devrait compter beaucoup plus de points de vente en comparaison avec les autres wilayas, en raison de sa forte population et au nombre d'éleveurs qui devraient y affluer pour écouler leurs cheptels.
Une commission composée de représentants respectivement des ministères de l'Agriculture, le Commerce et l'Intérieur, a été chargée d'inspecter les sites proposés pour en faire des points de vente de moutons, avant de les valider, a-t-il dit.
Par ailleurs, il sera procédé au contrôle systématique de chaque point de vente pour s'assurer que l'éleveur dispose, bel et bien, d'une autorisation de transport, délivrée par les services vétérinaires de sa wilaya d'origine et qui atteste de la bonne santé de son bétail.
Une offre "largement" supérieure à la demande
La nouveauté de cette année réside dans la création de cellules comprenant des représentants des chambres de l'agriculture et des directions des services agricoles et vétérinaires, pour accueillir l'éleveur dès son arrivée sur les lieux de vente avec son bétail, et l'orienter vers l'espace qui lui a été réservé.
Sur un autre registre, M. Kaddour a fait savoir que des instructions ministérielles ont été adressées aux autorités locales, à l'échelle nationale, pour organiser des "Journées portes ouvertes" au sein des abattoirs pour vulgariser les bonnes pratiques d'hygiène lors de l'égorgement des bêtes et la manipulation de leur carcasse.
"Il est impératif de conserver les viandes au frais, d'autant plus que la fête de l’Aïd coïncide cette année avec la saison estivale", a-t-il prévenu.
Pour le bon déroulement de cette fête religieuse, le responsable a assuré que le jour de l'Aïd, tous les abattoirs seront de service.
D'autre part, des brigades mobiles se rendront aux quartiers et cités pour contrôler les carcasses des bêtes sacrifiées. Elles se chargeront aussi d'indiquer aux citoyens les dépôts de toisons qui seront récupérées par des sous-traitants pour les utiliser dans la fabrication de cuir.
Depuis le 11 juillet, le ministère de l’Agriculture organise régulièrement, des réunions avec les représentants de la profession (la Fédération des éleveurs, l’association des éleveurs, la Chambre d’agriculture et la société civile) afin de discuter des dispositifs capables d’améliorer davantage le bon déroulement de la fête de l’Aïd El Adha et réunir les conditions d'aménagements des points de ventes, a-t-il fait savoir.
Concernant la disponibilité du cheptel sur le marché, M. Kaddour a assuré qu'il y avait cette année une "abondance" de l'offre, qui a été boostée par la croissance de la filière ovine, s'abstenant de se prononcer sur la fourchette des prix des moutons pour cette année.
"Nous recommandons aux citoyens d'acheter leurs moutons aux points de ventes contrôlés pour au moins deux raisons. D'abord le bétail est garanti sur le plan sanitaire. Ensuite, les prix seront moins chers car la transaction se fait directement entre éleveur et consommateur", a-t-il estimé.
De son côté, le président de la Fédération nationale des éleveurs, Djilali Azaoui, a rassuré sur la disponibilité des moutons sur le marché national, avec près de 28 millions de têtes, affirmant que l'offre sera toujours supérieure à la demande, quel que soit le nombre de moutons qui sera sacrifié cette année.
Il a rappelé que pour l'Aïd El Adha de 2018, plus de 4,2 millions de moutons ont été sacrifiés, contre 5 millions prévus cette année.
Interrogé sur les prix, M. Azaoui a affirmé que le marché du bétail était fluctuant, jugeant qu'il était prématuré d'en parler.
Il a assuré cependant que les prix devraient "automatiquement baisser" étant donné que l’offre est "largement" supérieure à la demande.