Deux condamnés à mort ont été exécutés vendredi à l'aube au Japon, a annoncé le ministre de la Justice, les premiers à être conduits à la potence cette année après quinze l'an passé.
"J'ai ordonné l'exécution de leur peine après mûre réflexion", s'est justifié Takashi Yamashita , signataire des actes d'exécution, lors d'une conférence de presse.
Yasunori Suzuki (50 ans) et Koichi Shoji (64 ans) ont été jugés coupables des meurtres de respectivement trois et deux femmes en 2004 et 2001, selon les détails donnés par les médias. Ils ont été pendus après avoir été prévenus au tout dernier moment.
Il s'agit des premières pendaisons au Japon cette année, alors que plus de 100 condamnés à la peine capitale attendent, parfois depuis des décennies, dans les couloirs de la mort. La loi dit pourtant qu'ils doivent être exécutés dans les six mois suivant la confirmation de leur sentence de mort, ce qui en pratique n'est quasiment jamais appliqué.
Il y a tout juste un an, en juillet 2018, avaient été pendus en deux sessions les 13 membres condamnés à la peine capitale de la secte Aum, impliquée dans un attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo en 1995.
Cette série de pendaisons (sept le 6 juillet et six le 26 juillet 2018) avait suscité la stupeur auprès des abolitionnistes, de par le nombre et aussi du fait qu'une partie des condamnés attendaient encore un jugement concernant une demande de révision de procès.
Au Japon, le débat sur la peine capitale n'est pas très audible, le gouvernement arguant qu'il n'a pas lieu d'être puisque, selon les sondages, 80% de la population est pour.
Toutefois, ces données mériteraient d'être nuancées, explique Mai Sato, chercheuse à l'Institut de recherche pour la politique criminelle à Londres, une telle majorité s'expliquant selon elle par l'omerta qui entoure le système.