Mohamed Chérif Benmihoub : il faut éviter que l'informel n'en arrive à réguler l'activité économique nationale

Jugeant difficile d’estimer la masse monétaire détenue par le secteur informel, l’analyste en économie, Mohamed Chérif Benmihoub, considère qu’il faudrait trouver une parade à cette situation, en mettant en avant les mécanismes propres à la canaliser soit, « solution radicale », à procéder au changement des billets de banque.

Notant qu’il est difficile d’estimer, « pour différentes raisons » le montant des sommes détenues par ce secteur, le professeur Benmihoub qui intervenait, dimanche, à l’émission L’Invité de la rédaction de la chaîne 3 de la Radio Algérienne, propose de faire appel à la finance islamique, mais, « cela demande du temps et de la confiance ».

Commentant la situation sanitaire à laquelle fait face l’Algérie, l’intervenant, rappelle qu’après la crise politique, puis économique, engendrée par la chute des cours du baril de brut, il faudrait tirer des leçons sur les moyens à mettre en œuvre pour affermir « notre capacité de résilience ».

 

Aujourd’hui, relève-t-il, le pays s’est rendu compte « que les questions de sécurité sanitaire et alimentaire, en particulier, “sont parmi les aspects les plus importantes ». Désormais, ajoute-t-il, les pays “pourtant très puissants”, « parce qu’ils ont tout délocalisé, réfléchissent à une gouvernance nouvelle, notamment celle d’une meilleure organisation de leurs services de santé.

Cet analyste estime que la transparence, la compétence et l’évaluation des actions sont des éléments clés à intégrer dans la gouvernance. Il y ajoute ceux relatifs à la maîtrise des technologies du numérique ainsi que celles de la participation et de la solidarité, dont il considère qu’elles doivent être prises en compte parmi les actions phares des institutions.

Mais pour ce faire « et anticiper sur tous ces facteurs », le professeur Benmihoub, insiste sur la nécessité pour l’Algérie de disposer d’institutions solides et pas celles ne se contentant que de gérer que le « statu-quo », ce qui, souligne-t-il, « n’est plus valable aujourd’hui ».

Parmi les priorités auxquelles le pays doit s’attacher, l’intervenant met en avant celle de l’économie, « même si la réforme du système de soins est une préoccupation urgente ». Il explique qu’on ne peut, en effet, imaginer une réforme de la santé sans celle de l’économie, parce que cette dernière a besoin de financements.

Pour ce qui concerne les réformes économiques à entreprendre et indépendamment de la situation créée par la pandémie du Covid 19, l’invité à éviter d’instituer une politique d’austérité, laquelle, prévient-il, « va anéantir notre économie ». En raison d’une éventuelle austérité, « à qui, s’interroge-t-il, va-t-on vendre les productions des entreprises ».

Pour lui, « et quoique cela ne suffit pas », l’augmentation du SNMG et la suppression de l’IRG pour les revenus de moins de 30 000 dinars sont des éléments qui permettent de garder un pouvoir d’achat, de susciter la consommation et donc de contribuer à la relance. 

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