Au moins 38 civils ont été tués au cours de plusieurs attaques depuis vendredi dernier par le groupe armé des Forces démocratiques alliées (ADF) dans l'est de la République démocratique du Congo, a indiqué mercredi une source onusienne.
Des sources locales avancent un bilan encore plus lourd avec une quarantaine de civils tués rien qu'entre lundi et mardi aux confins des provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri.
Lundi et mardi, au moins 22 personnes ont été tuées dans deux attaques dans le sud de l'Ituri à la limite du Nord-Kivu, selon la source onusienne, qui parle de "chiffres probablement provisoires".
L'ONG locale Cepadho a évoqué "au moins 40 civils massacrés dans les attaques des ADF en territoire d'Irumu" dans le sud de l'Ituri en ce début de semaine.
"C'est à partir de 4h00 du matin le mardi 26 mai que les terroristes ADF ont perpétré ce carnage, faisant suite à une série des massacres qu'ils venaient de commettre la veille", a affirmé Cepadho dans un communiqué.
Des massacres dimanche et vendredi avaient déjà fait au moins 16 morts d'après la source onusienne.
"17 corps de civils ont été retrouvés à Makutano (territoire d'Irumu, Ituri)" entre lundi et mardi, ont pour leur part avancé sur Twitter les experts du Baromètre sécuritaire du Kivu (KST en anglais) qui s'appuient sur une série de sources locales.
"Depuis le 7 mai, le KST a enregistré la mort de 50 civils lors de massacres attribués aux ADF dans le seul territoire de Beni (Nord-Kivu).
En avril, le KST avait enregistré la mort de 30 civils attribués aux ADF", selon le Baromètre sécuritaire du Kivu.
D'après le KST, les ADF ont tué au moins 427 civils dans la seule province du Nord-Kivu depuis novembre et le lancement d'une offensive de l'armée congolaise contre leurs bases dans la forêt et la jungle autour de Beni près de la frontière ougandaise.
Les ADF s'en prennent aux civils en représailles des opérations militaires, d'après les experts et observateurs.
Depuis quelques semaines, les ADF se sont déplacés plus au nord, avec des incursions meurtrières en Ituri.
Avant novembre, les ADF étaient déjà accusés d'avoir massacré plus de 1.000 civils depuis octobre 2014, visant souvent en zones rurales des paysans rentrant des champs ou dans leur village, la nuit.