Le Directeur général de l’Asie-Océanie au ministère des Affaires étrangères, Boumediene Guenad, représentant le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, a affirmé samedi que l’inauguration de la stèle dédiée au défunt président indonésien Ahmed Soekarno à la commune de Ben Aknoun (Alger), était une "une nouvelle page dans les relations historiques radieuses et privilégiées liant les deux peuples frères".
Dans une allocution à l’occasion de l’inauguration de la stèle à la cité Mustapha Khalef à Ben Aknoun, en présence de l’ambassadrice de l’Indonésie à Alger, Safira Machrusah, Guenad a déclaré que cet évènement majeur ajoutera "une nouvelle page" aux relations historiques "radieuses et privilégiées" entre les deux peuples frères.
Elle "renforcera incontestablement les relations traditionnelles algéro-indonésiennes et donnera une dimension culturelle et humaine à la place de la personnalité dans les cœurs des Algériens et exprimera le degré de respect des Algériens à la personne et aux positions nobles du défunt président Ahmed Soekarno", a ajouté le même responsable.
Le représentant du ministre des Affaires étrangères a rappelé, dans ce cadre, la décision du défunt Soekarno de convier le Front de libération nationale (FLN), six mois après le déclenchement de la Glorieuse guerre de libération, à prendre part à la Conférence de Bandung en avril 1955, qui a regroupé les représentants des peuples d’Asie et d’Afrique, comme étant "une occasion pour reconnaitre le droit du peuple algérien à l’autodétermination et à l’indépendance".
Qualifiant cette occasion de "victoire pour la cause algérienne dans les grands foras internationaux", Guenad a fait référence à la note présentée par un groupe de pays africains et asiatiques au Secrétaire général de l’ONU, dans laquelle ils exigent l’inscription de la question algérienne dans l’ordre du jour des travaux de la 10ème session de l’Assemblée générale de l’ONU en octobre 1955 et cela pour "soutenir la légitimité de la lutte du peuple algérien au niveau international pour recouvrer son indépendance et reconnaitre sa cause juste".
Il a rappelé que "l’accueil chaleureux réservé à la délégation algérienne au niveau populaire, et la réception personnelle par le défunt président Ahmed Soekarno, est une preuve catégorique de l’amitié liant les deux pays jusqu’à maintenant", affirmant que "ce geste restera, à jamais, gravé dans la mémoire collective algérienne".
Concernant les relations bilatérales, Guenad a affirmé qu’après l’indépendance de l’Algérie, cette solidarité est devenue "une base solide" d'un dialogue politique, d'une coopération diversifiée et d'un coordination à différents niveaux, que ce soit au niveau bilatéral, ou au niveau des fora internationaux, afin de veiller à "la réalisation des intérêts communs et mutuels des deux peuples algérien et indonésien".
La cérémonie de l’inauguration de la stèle, à laquelle ont pris part le président du haut conseil islamique (HCI), Bouabdellah Ghlamallah, le conseiller auprès du président de la République chargé de la mémoire nationale, Abdelmadjid Chikhi et le wali d’Alger, Youcef Chorfa, ainsi que plusieurs responsables locaux, a été marquée par une intervention de l’ambassadrice d’Indonésie en Algérie, Safira Machrusah qui a réitéré la volonté de son pays à consolider les relations avec l’Algérie, partant de leur histoire commune et de leurs visions pour "la réalisation de la paix à travers le monde".
L’ambassadrice d’Indonésie a rappelé que cette stèle a été conçue par l’architecte Mohamed Redouane Kamel et sculptée par l’artiste Dolorosa Sinaga spécialisée dans la sculpture moderne en Indonésie.
De son côté la présidente du Parlement indonésien, petite-fille du défunt président Ahmed Soekarno, a présenté une intervention en téléconférence à partir de la Capitale Jakarta, estimant que cette stèle constitue "un rappel aux algériens et aux indonésiens des relations historiques depuis la conférence de Bandung" et une motivation pour la consolidation des relations politiques, économiques et culturelles entre les deux pays.