Le président tanzanien John Magufuli a mis en garde mercredi contre les vaccins contre le coronavirus, les qualifiant de potentiellement "dangereux" et appelant les autorités sanitaires à "ne pas se précipiter" pour vacciner la population.
M. Magufuli a systématiquement minimisé la gravité de l'épidémie et affirmé que son pays en avait été largement épargné grâce aux prières des Tanzaniens.
"Nous devons être très prudents avec ces vaccins importés", a-t-il déclaré au cours d'une cérémonie officielle retransmise par la télévision d'Etat.
"Si ces gens étaient capables de découvrir un vaccin contre le coronavirus, ils auraient pu en trouver pour le paludisme, le cancer, la tuberculose ou le HIV", a-t-il fait valoir.
"Ces vaccinations qu'on nous vante sont dangereuses pour notre santé et le ministère de la Santé ne devrait surtout pas se précipiter" dans cette voie, a estimé le président tanzanien.
Ces commentaires interviennent au moment où les craintes d'une nouvelle vague augmentent en Tanzanie, où l'épidémie de Covid-19 a officiellement été éradiquée. La semaine dernière, la Grande-Bretagne a interdit toute arrivée en provenance de ce pays pour enrayer la propagation du variant sud-africain du virus.
Et à Moshi, dans le nord, une école a été fermée la semaine dernière à la suite d'un test positif sur un élève.
M. Magufuli, qui avait fait interdire en avril la publication de nouveaux bilans, bloqués à 16 morts pour quelque 500 cas, a paru mercredi reconnaître une reprise de la contamination dans son pays, mais en l'imputant aux vaccins que se seraient fait administrer des Tanzaniens à l'étranger.
"Nous devons placer Dieu au premier plan dans la lutte contre cette dangereuse maladie, tout en prenant des mesures sanitaires préventives pour nous en protéger", a-t-il dit.
En mai, il avait mis en doute la fiabilité des tests sur le Covid-19, affirmant en avoir secrètement fait subir par le laboratoire national à une papaye, une caille et une chèvre et qu'ils s'étaient tous avérés positifs.
Mais le Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC) de l'Union africaine avait assuré que les tests utilisés sur le continent étaient "très performants".