Les chefs d'Etat-major et les ministres de la Défense des pays membres de l'Union Africaine (UA) ont adopté, à l'unanimité, le "document à caractère doctrinal de l'UA" qui conforte le "recours à la force militaire contre un Etat occupant un autre Etat en Afrique", affirme dimanche Bachir Mouloud M'hamed.
Le Chef de la délégation sahraouie du comité d'experts participant à la 3e réunion extraordinaire du Comité technique spécialisé sur la Défense, la Sûreté et la Sécurité (CTSDSS) de l'UA précise que les clauses de ce document, adopté à l'issue des travaux de la 3e réunion extraordinaire du CTSDSS de l'UA concernant les opérations de paix en Afrique, étaient "très positives" et "en faveur de la cause sahraouie".
Parmi les principaux points contenus dans ce document, à soumettre pour débat au prochain Sommet de l'UA prévu les 6 et 7 février, figurent "le recours à la force militaire contre un Etat occupant un autre" et "l'impératif respect par les pays africains des frontières héritées au lendemain de l'indépendance", ce qui constitue , selon l'intervenant, "un autre camouflet aux visées expansionnistes du Royaume du Maroc dans la région".
L'expert militaire sahraoui a révélé que la délégation marocaine avait tenté, lors de la réunion du comité d'experts tenue vendredi dernier, de faire annuler la clause relative au recours à la force militaire contre l'Etat occupant, ou du mois la reformuler avant de soumettre le document à la réunion des chefs d'Etat-Major et des ministres africains de la Défense. Le Maroc a également tenté de "conditionner l'intervention militaire à l'aval de l'ONU".
Le même responsable a fait savoir que la délégation sahraouie s’était attachée à la clause d’intervention militaire pour la libération des pays occupés, insistant sur le fait que le Maroc occupait le Sahara Occidental et que l’UA était appelé à assumer sa responsabilité pour la décolonisation de la dernière colonie en Afrique.
La délégation d’experts sahraouis a également évoqué la "guerre féroce" au Sahara Occidental déclenchée depuis la violation, le 13 novembre dernier, de l’accord du cessez le feu en dépit des tentatives du Maroc pour la tenir secrète.
Et d’ajouter que la délégation de l’Afrique du Sud s'était élevée avec force contre « l’opposition de la délégation marocaine et ses manœuvres », en refusant l’annulation de cette clause.
Elle a également refusé de conditionner l’intervention militaire pour libérer un pays d’un Etat occupant à l’aval de l’ONU, l'Afrique étant un "continent indépendant qui doit assumer sa responsabilité quant au règlement des conflits en son sein», a souligné le représentant de l'Afrique du sud.