Plusieurs rassemblements ont eu lieu dimanche à travers le Maroc en soutien aux Palestiniens bombardés par l'armée de l'occupant sioniste dans la bande de Ghaza, les manifestants dénonçant par ailleurs la récente normalisation des relations entre leur pays et l'entité sioniste.
A Rabat, près d'un millier de manifestants se sont rassemblés dans le centre-ville pour condamner "les violences perpétrées par l'entité sioniste contre les Palestiniens" et le rétablissement des relations diplomatiques entre le Maroc et l'entité sioniste , ont rapporté des médias.
Brandissant des drapeaux palestiniens, les manifestants ont scandé: "Palestine libre, sionistes dégagez" ou encore "Le peuple veut la chute de la normalisation". Des drapeaux de l'entité sioniste ont aussi été brulés.
Mêmes échos dans plusieurs villes marocaines, notamment dans les capitales économique Casablanca et touristique Marrakech, où des manifestants ont appelé à "la libération de la Palestine" et à "l'abolition de la normalisation", d'après des vidéos diffusées en direct sur les réseaux sociaux.
Au moins 192 personnes, dont 58 enfants, sont mortes depuis lundi dans la bande de Ghaza, bombardée par l'armée de l'occupant sioniste.
Une démarche extrêmement dangereuse
Le Maroc, en normalisant ses relations avec l’entité sioniste en échange de la reconnaissance de sa prétendue souveraineté sur le Sahara occidental a fait quelque chose d’" extrêmement dangereux", a assuré, Pierre Galand, président de la Coordination européenne pour le soutien et la solidarité avec le peuple sahraoui (EUCOCO) au journal algérien, La Patrie News.
"A mon avis, ce qu'a fait (le roi du Maroc) est extrêmement dangereux (...) Le roi et le gouvernement du Maroc ont mis le pied dans un terrain extrêmement miné", a-t-il soutenu.
"Ces derniers sont en train de remettre en cause tous les principes et conceptions qui ont conduit à la construction de l’Union africaine en se servant de la puissance et de l’argent mis à leur disposition par l’Amérique de Monsieur Trump", a-t-il affirmé.
Le 10 décembre dernier, l'ancien président américain, Donald Trump, avait annoncé reconnaître la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental en contrepartie de la normalisation des relations entre le Maroc et entité sioniste, alliée des Etats-Unis.
"Cette situation est également très dangereuse pour tous les pays de la région. En effet, je pense que ces accords conclus avec Israël amènent des échanges militaires et stratégiques qui n’ont rien à voir avec la stabilité de la région.
Pierre Galand, notera cependant qu'en politique, rien n’est jamais définitif. "C’est là que nous devrons être attentifs en mobilisant le plus grand nombre de sénateurs et de parlementaires américains au sein du Sénat et du Congrès afin que cette question revienne devant de la commission des affaires étrangères.
" Il faut que la déclaration de Monsieur Trump soit dénoncée au sein de cette commission", a-t-il affirmé signalant que "ce n’est qu’après cette dénonciation que Monsieur Biden aura les mains libres pour faire reprendre à son pays sa place naturelle au sein du concert des nations, en acceptant les règles qui déterminent les relations entre les pays, à commencer par le droit à l’autodétermination de tous les peuples".
Le président de l'EUCOCO a critiqué, par ailleurs, la France rappelant que "c’est elle (...) qui a de tout temps donné voix, et ouvert la voie, aux aspirations marocaines en matière d’occupation coloniale et illégale du territoire sahraoui".
Pour Galand, "la France doit maintenant se rendre compte qu’en ayant tergiversé, et fait perdurer cette espèce d’attentisme en faveur du Maroc, a permis à Monsieur Trump d’arriver à l’étape finale. Il s’agit d’une étape complètement folle, selon laquelle il pourrait vendre le Sahara Occidental au Maroc, alors qu’il n’a aucun droit de faire cela".