Mali : La communauté internationale condamne « un coup de force » et exige la libération des responsables arrêtés

La communauté internationale se joint à l’Algérie, cheffe de file de la médiation internationale au Mali, pour condamner « le coup de force » qui s’est déroulé dans la soirée de lundi au Mali et exigent la libération immédiate et sans conditions du président de la transition, Bah Ndaw, et de son Premier ministre, Moctar Ouane.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé dans un tweet, « au calme au Mali et à la libération inconditionnelle de ses dirigeants civils, arrêtés dans la journée par des militaires.» Selon des diplomates à New York, le Conseil de sécurité de l'ONU pourrait tenir une réunion d'urgence dans les prochains jours sur la situation au Mali. Le même appel est lancé par le Conseil européen, qui condamne également « avec fermeté l'enlèvement du président de transition du Mali et du Premier ministre et exige leur libération immédiate.»  Le Conseil prévient, dans son communiqué, que « l'Union européenne est prête à envisager des mesures ciblées à l'encontre des dirigeants politiques et militaires faisant obstruction à la transition au Mali.»

Dans un autre communiqué, commun cette fois-ci, le Comité de suivi de la transition composé notamment de la mission des Nations unies au Mali (Minusma), de la Communauté des Etats ouest-africains (Cédéao), de l'Union africaine et de l'Union européenne réaffirment « leur soutien ferme aux autorités de la transition au Mali.» Les membres de ce comité condamnent « une tentative de coup de force, survenue après la publication du décret portant nomination des membres du gouvernement par le président de la transition sur proposition du Premier ministre.» Ils exigent « leur libération immédiate et inconditionnelle » et rappellent que « les militaires qui les détiennent seront tenus personnellement responsables de leur sécurité. »

Le Mali déstabilisé après seulement neuf mois de transition

« La communauté internationale rejette par avance tout acte imposé par la contrainte, y compris des démissions forcées », précise le communiqué qui annonce également, l’arrivée demain dans la capitale malienne d’une délégation de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao).» La Minusma, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali, réagit également via Twitter et appelle à la libération du Président et du Premier ministre maliens, conduits sous la contrainte par les forces militaires à la base de Kati, à 15 km de Bamako.

Le président congolais, président en exercice de l'Union africaine (UA), Félix Tshisekedi, condamne, lui aussi, fermement, « toute action visant à déstabiliser le Mali » et appelle « tous les acteurs de la transition politique malienne à la retenue ainsi qu'au respect de la Constitution.» Tout doit être mis en œuvre afin de préserver la stabilité du Mali et de consolider la paix dans la sous-région, plaide encore le président de l'Union africaine.

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