La politique d'obstruction prônée par le Maroc et l'inaction du Conseil de sécurité ont empêché la Minurso d'accomplir son mandat qui consiste à organiser un référendum d'autodétermination au Sahara Occidental, a indiqué le représentant du Front Polisario à l'ONU, Sidi Mohamed Omar.
Dans un communiqué publié à l'occasion du 30e anniversaire du cessez-le-feu au Sahara Occidental, le diplomate sahraoui a réaffirmé l'engagement du Front Polisario dans le processus de paix onusien, afin que la Minurso (Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara Occidental) puisse pleinement remplir son mandat et atteindre l'objectif ultime de tenir le référendum d'autodétermination.
Selon le diplomate sahraoui, "l'inaction du Conseil de sécurité a permis non seulement au Maroc de saboter la pleine mise en œuvre du mandat de la mission onusienne, mais aussi de l'empêcher de fonctionner conformément aux principes généraux applicables aux opérations de maintien de la paix de l'ONU, comme en témoigne l'agression perpétrée par le Maroc sur le territoire libéré du Sahara occidental le 13 novembre dernier.
"Il est indéniable que l'obstructionnisme, la procrastination et le manque évident de volonté politique de l'Etat occupant marocain ont pratiquement empêché la Minurso de mettre pleinement en œuvre le mandat pour lequel elle a été créée par le Conseil de sécurité dans sa résolution 690 (1991) du 29 avril 1991", relève-t-il dans sa déclaration à la presse.
Sur le terrain, "les restrictions imposées par le Maroc à la Minurso ont gravement compromis la crédibilité, l'impartialité et l'indépendance déjà érodées de la mission", note le diplomate qui appelle le Conseil de sécurité à se rendre compte que le "statu quo" prôné depuis 30 ans a conduit à l'effondrement du cessez-le-feu et au retour à la guerre au Sahara occidental".
Sidi Omar relève dans sa déclaration l'incapacité totale de la Minurso de protéger les civils et militants sahraouis dans les territoires occupés, soumis quotidiennement à des pratiques barbares et inhumaines, au moment où le Conseil de sécurité a doté les missions de maintien de paix de l'ONU de mandats pour la surveillance des droits de l'homme.
L'accord de cessez-le-feu entré en vigueur le 6 septembre 1991, a duré 29 ans avant d'être rompue le 13 novembre 2020 par le Maroc. Des forces marocaines ont agressé des civils sahraouis venant réclamer la fermeture d'une brèche illégale érigée dans la zone tampon d'El Guergarat en violation de l'accord de cessez-le-feu.
L'attaque a soulevé une vague d'indignation à l'international et suscité une mobilisation internationale aux côtés du peuple sahraoui, dénudant le régime de Rabat, et faisant davantage écho à la juste cause sahraouie, dont l'élan de solidarité se poursuit à ce jour.
Outre la défaite sur le plan diplomatique, le Maroc subit au quotidien depuis le 13 novembre de l'année dernière des pertes humaines et matérielles infligées par l'armée sahraouie.
APS