Les travaux de la réunion de haut niveau sur "la lutte contre le financement du terrorisme en Afrique" se sont ouverts, lundi, à Alger, avec la participation des représentants des Etats africains, des organisations et des experts internationaux qui se pencheront sur les questions d'ordre stratégique préoccupant collectivement les Etats, ainsi que sur les moyens et méthodes de lutte contre le terrorisme.
Cette rencontre, dont l'ouverture des travaux a été coprésidée par le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, et le directeur adjoint du Centre africain d’études et des recherches stratégiques sur le terrorisme (CAERT), Idris Lallali, regroupe les délégués des pays membres de l'Union africaine (UA), de l'Organisation des Nations unies (ONU), de l'Union européenne (UE) et d'autres organisations internationales et régionales activant dans la lutte contre le terrorisme et son financement.
Dans son allocution d’ouverture de la réunion, M. Messahel a déclaré qu'"en abritant cette réunion de haut niveau et en la coorganisant avec l’UA, mon pays tient à souligner, à nouveau, son engagement permanent dans la lutte globale contre le terrorisme, et en particulier, sa solidarité avec l’ensemble de notre continent au moment où un nombre croissant de pays africains subit déjà ou se trouve visé par les menaces terroristes".
Il a en outre souligné que l’Afrique a besoin de mettre en place "une stratégie cohérente de lutte contre le terrorisme dans ses différentes dimensions, y compris par l’intégration du rôle déterminant du développement économique et social, la modernisation des économies, l’encouragement de la transparence et la promotion des économies, l’encouragement de la transparence et la promotion de la bonne gouvernance".
S’exprimant à l’ouverture de la réunion, le représentant du CAERT, M. Lallali, a pour sa part souligné qu'"en dépit des progrès remarquables réalisés en matière de lutte contre le terrorisme au cours des deux dernières décennies, tant au niveau continental qu’international, la menace terroriste continue de progresser de façon exponentielle".
"Les dernières attaques ayant touché nombre de nos pays africains nous rappelle cette triste réalité", a-t-il ajouté.
Coorganisée par l'Algérie et l'UA, la rencontre de deux jours voit la présence également des représentants des cinq pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU et du Canada.
La décision de tenir cette réunion à Alger a été prise en septembre 2014 par le sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du Conseil de paix et de sécurité de l'UA, et entérinée par un sommet de l'Union africaine.
"Cette conférence est très importante dans le contexte actuel pour que nous ayons des positions africaines, essayer d'échanger nos vues autour des législations de nos pays, et d'identifier le rôle de nos institutions qui luttent contre le blanchiment d'argent et le trafic de tout genre", avait déclaré M. Messahel.
Lors de la réunion, dont les travaux se poursuivent à huis clos, les participants discuteront des défis réels dans la lutte contre le financement du terrorisme, ainsi que de plusieurs thématiques d'actualité en Afrique comme l'assèchement des sources du radicalisme violent et le terrorisme, les connections entre les trafics de drogue, d'armes et des êtres humains avec le phénomène du terrorisme.
En outre, d'une part, la réunion s'inscrit dans le cadre des efforts de l'Algérie pour lutter contre le terrorisme dans la région du Sahel et l'épuisement de ses ressources, et d'autre part, renforcer la coordination et la concertation entre les pays africains autour des questions sécuritaires, à l'instar de la lutte contre le terrorisme, la déradicalisation, le trafic des êtres humains, de drogue et de la contrebande.
Dans le sillage de la lutte contre ce phénomène, une rencontre avait eu lieu en février dernier à Alger entre M. Messahel et le coordonnateur adjoint de la lutte contre le terrorisme au Département d'Etat américain, Mme Alina Romanowski.
Dans le cadre des efforts déployés par l'Algérie, plusieurs conférences et réunions ont été organisées, telle que la Conférence de haut niveau sur le terrorisme, coorganisée avec l'UA à Oran en décembre dernier, avec la participation de plusieurs pays africains.
Par ailleurs, en octobre dernier, lors de la réunion du Forum mondial de la lutte contre le terrorisme en Afrique de l'Ouest (GCTF) tenue à Alger, M. Messahel avait également souligné l'exigence de travailler ensemble au tarissement des multiples sources de financement du terrorisme, parmi lesquelles les prises d'otages contre rançons, le crime organisé transnational sous ses différentes formes, ainsi que la traite des êtres humains et le blanchiment d'argent. APS