La cérémonie de béatification des 19 moines assassinés durant la décennie noire, samedi à Oran, a été l’occasion pour le ministre des Affaires religieuses et des wakfs de rappeller que l'Algérie, comme l'incite sa religion, a de tout temps cultivé le dialogue avec les autres religions.
Reçu, dimanche, à l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, M. Mohamed Aïssa tient à souligner que l’Algérie n'a eu de cesse de cultiver les principes d’ouverture et du Vivre ensemble pour s’ouvrir et dialoguer avec les autres croyances.
Les Algériens sont-ils un peuple intolérant, comme ont tendance à les taxer certaines ONG mal intentionnées ? La meilleure preuve contredisant cette manière de penser, répond le ministre, vient des propos tenus par des hommes de la religion catholique, tout comme du contenu du message adressé par le Pape François à l’occasion de cette béatification.
Celui-ci, rappelle-t-il, reconnaît les sacrifices des hommes du culte Musulman en Algérie qui, dit-il, ont été assassinés dans les années 90, parce qu’ils n’ont pas cédé leurs mosquées au terrorisme et à l’extrémisme, afin qu’elles ne soient pas utilisées contre leur pays.
A propos du terrorisme, M. Aissa affirme que le pays a fini par le terrasser, grâce, déclare-t-il, à la lutte acharnée du peuple algérien et de ses forces de sécurité, tous corps confondus.
Pour éviter d’avoir à nouveau à subir la violence intégriste, il signale que le pays a entamé un vaste programme de lutte contre la radicalisation, basé notamment sur une réforme en profondeur des programmes de formation des imams et une révision des cours de religion islamique dispensés dans les écoles primaires et les lycées.
Des tentatives d’accaparement des moquées, l’intervenant note que, depuis 2016, trois imams ont été assassinés, auquels s'ajoutent les 114 autres tués durant la décennie noire. Il impute ces actions violentes aussi bien à des éléments salafistes qu’à d’autres tendances « qui essayent de s’accaparer d’associations de mosquées pour en prendre le contrôle », raison pour laquelle, fait-il savoir, « nous avons décidé de geler le renouvellement d'agréments aux associations religieuses ».