Avec les politiques de Trump et sous la pression des aléas géostratégiques et des réalités économiques, «le marché énergétique demeure instable et incertain», a expliqué l’expert international en énergie, M. Mourad Preure qui était ce, mercredi, l’invité de la rédaction de la radio Chaine 3.
Selon ses prévision, les prix de l’or noir vont «fluctuer autour d’un pivot de 65 dollars le baril en 2019 et très probablement ils peuvent atteindre une moyenne de 70 dollars le baril».
Plus prudent sur l’évolution éventuelle des facteurs déterminants, entres autres, la possibilité du retour des réserves américaines du bassin permien sur le marché, les signaux de rapprochement entre la Chine et les Etats-Unis et les exemptions accordées à 8 pays qui vont prendre fin en mai prochain, la réunion de l’OPEP en avril, l’expert s’attend à «troisième trimestre 2019 délicat».
Le domaine minier algérien recèle de grandes capacités
«Le domaine minier algérien qui est insuffisamment exploité (40% seulement) recèle de grandes capacités», a affirmé l’invité de la Chaine 3 de la radio nationale.
Récusant les pronostics des «esprits défaitistes», M. Preure a avancé, à titre d’exemple, que jusque-là nous n’avons soutiré que 15% des réserves de Hassi Messaoud avec un taux de récupération de 20 à 26%.
«Rien qu’en augmentant ces taux de récupération de 3 à 4% nous obtiendront des décennies de pétrole», explique-t-il avant de citer les réserves de pétrole et de gaz conventionnel et non conventionnel que recèle le pays.
Risque de précarité énergétique : les renouvelables et le renforcement de Sonatrach pour relever les défis
En revanche, M. Preure avertit sur le risque de nous retrouver «à court terme» en «situation de précarité énergétique», car, insiste-t-il, «notre modèle de consommation n’est pas soutenable». Chiffres à l’appui, il cite la croissance de la demande nationale gazière qui progresse de 8% par an et la multiplication de la consommation des produits pétroliers par 3 depuis 2013.
S’interdisant de plaider en faveur de l’augmentation des prix à la consommation locale, l’invité de la Chaine 3 recommande «une politique volontariste» qui peut faire de l’Algérie un leader de la transition énergétique.
Rappelant que le pays dispose d’un ensoleillement de 3 650 heures sur 86% du territoire national et d’importantes ressources en silice pour la production des panneaux photovoltaïques et en lithium pour la fabrication des batteries, il appelle à la «construction de partenariats stratégiques avec des leader technologiques».
M. Preure a, par ailleurs, insisté sur la nécessité du renforcement de la compagne nationale Sonatrach. Car, affirme-t-il, la force d’un pays producteur n’est pas dans ses réserves mais dans la compétitivité de sa compagnie.