Si les Algériens sont en contestation depuis le 22 février, c’est pour dénoncer la manière avec laquelle étaient gérées les affaires du pays par un système politique n’arrivant plus à répondre à leurs aspirations.
Le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique et de la Confédération des syndicats Algériens, considère que les problèmes constatés dans divers secteurs d’activité, sont « tributaires de la question politique » et qu’ils pourraient donc trouver leur solution dans un espace de dialogue et de climat apaisé, « dans la diversité et non pas l’adversité ».
M. Lyes Mérabet qui s’exprimait, mardi, à l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, assure relever chez les Algériens, un besoin de commencer à discuter, « loin des tensions », saluant au passage la libération de détenus d’opinion, un effort, dit-il, qui doit être maintenu.
Du rôle que pourrait jouer la Société civile dans le processus de dialogue et de changement, l’intervenant rappelle que celle-ci a été écartée au bénéfice de « partis politiques, de courtisans, d’affairistes et d'opportunistes ».
Pour lui et contrairement à une idée reçue, la Société civile ne pourrait à elle seule apporter des solutions à la crise majeure que traverse le pays. Pour autant, il n’en relève pas moins que la situation est en train d’évoluer après, note-t-il, l’élection d’un chef de l’Etat et l’installation d’un gouvernement, des situations dont il estime qu’au travers desquelles il est possible de « construire les éléments d’un changement ».
Du nouveau président, il observe qu’il a « la lourde responsabilité » d’ouvrir la voie à un espace de dialogue inclusif et à garantir que les solutions qui y seront proposées puissent être appliquées sur la base d’échéances définies.
Des promesses énoncées par le président Tebboune de contribuer à la création d’une Société civile « forte et soutenue », l’invité rappelle que celle-ci ne pourrait exister sans liberté d’expression et que le pouvoir « lève la main » sur tout ce qui a trait à la vie politique et sociale, en clair, ajoute-t-il, à laisser le libre choix aux citoyens de s’organiser « sans interférences ».
A ce propos, M. Merabet déclare attendre du ministère du Travail qu’il reconnaisse l’existence de la Confédération des syndicats Algériens, créée tout récemment, dont il assure la présidence, et dont le dossier, précise-t-il, est en attente depuis le mois de novembre 2018.
De la nouvelle Constitution attendue, il souhaite qu’elle prenne en compte la pluralité syndicale et qu’elle protège sa liberté d’exercice. Mais autant pour les syndicats, que pour les partis politiques, il juge que la scène politique qui a, jusque là accompagné leurs activités, est à « reconfigurer ».