Pour relancer la machine économique, outre l'apport des compétences et le recours à l'expertise, la solution évidente consisterait à libérer l’investissement et l’initiative entrepreneuriale, c’est ce que les entrepreneurs recommandent et revendiquent depuis des années.
Pour l’experte en développement des petites et moyennes entreprises, Nacéra Haddad, si les plans d’actions, de quelques secteurs d’activité et de responsabilités qu’ils émanent, ne sont pas basés sur les compétences et le recours à l’expertise et au savoir faire, ils ne pourraient donner lieu qu’à « un échec ».
L’invitée, mardi, de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne déclare attendre du programme d’action du gouvernement relatif au secteur industriel, qu’il précise ce qu’il considère être un secteur stratégique, « relevant de la souveraine de l’Etat », et ce qui est du ressort de l’initiative privée, « afin que l’on puisse passer à l’action ».
Elle estime que cette clarification permettrait aux chefs d’entreprises engagés dans un processus de production, « de sauver leur activité », de continuer à investir et de savoir quels sont les domaines au profit desquels l’Etat veut libérer l’investissement.
Mme Haddad tient à rappeler, par ailleurs, que, parce qu’ils ont été mis « dans le même sac », des opérateurs économiques du secteur privé ont reçu des « coups sur la tête », d’où la nécessité, dit-elle de « corriger le tir » en leur redonnant confiance, pour qu’ils puissent jouer le rôle attendu d’eux.
De l’obligation de développer les territoires, l’intervenante estime, d’autre part, qu’il faut permettre aux investisseurs s’y trouvant, d’avoir accès aux ressources administratives, foncières et financières pour, souligne-t-elle, « devenir des acteurs de la dynamique locale ».
Selon elle, ce qui a longuement manqué à l’économie Algérienne, c’est l’absence du recours à l’expertise et à l’ingénierie, seuls à même de promouvoir un savoir-faire et permettre ainsi « prendre notre sort en mains ». Tout cela, souligne-t-elle, ne pourrait se réaliser que par un recours prioritaire aux compétences dans tous les secteurs confondus.
Pour elle, le « talon d’Achille » de la gouvernance a été la problématique de l’ « intersectorialité », donnant, dit-elle, à chaque ministre le loisir de se considérer comme « empereur », ignorant les passerelles qu’il se devait d’établir avec les autres secteurs d’activité.
Désormais, déclare-t-elle, il va falloir travailler déterminer en amont les conditions de réussite d’un plan d’action, en d’autres termes agir avec une obligation de résultats, sur la base d’un système périodique de suivi et d’évaluation « qui nous a fait défaut ».