La Ligue arabe a annoncé samedi rejeter le plan de paix au Moyen-Orient annoncé plus tôt cette semaine par le président américain Donald Trump, affirmant qu'il était "injuste" envers les Palestiniens.
L'organisation s'est réunie au Caire, au niveau des ministres arabes des Affaires étrangères, et en présence du président palestinien Mahmoud Abbas, après l'annonce du plan américain.
L'organisation a indiqué, dans un communiqué publié à l'issue de la réunion, qu'elle "rejetait l'accord (...) américano-israélien étant donné qu'il ne respecte pas les droits fondamentaux et les aspirations du peuple palestinien".
La Ligue arabe a ajouté que les dirigeants arabes avaient promis "de ne pas (...) coopérer avec l'administration américaine pour mettre ce plan en oeuvre".
Les responsables arabes ont également insisté sur la nécessité d'une solution à deux Etats, incluant la formation d'un Etat palestinien sur les frontières de 1967 avec pour capitale El Qods-Est, secteur palestinien de la ville occupé et annexé par Israël.
M. Abbas a, pour rappel, annoncé samedi la rupture de "toutes les relations", y compris sécuritaires, entre l'Autorité palestinienne d'une part, et Israël et les Etats-Unis d'autre part, qualifiant le plan américain de "violation des accords d'Oslo" signés avec Israël en 1993.
Donald Trump a proposé la création, soumise à des conditions draconiennes, d'un Etat palestinien amputé de la vallée du Jourdain et des colonies israéliennes qui seraient annexées par Israël, et avec une capitale reléguée dans les faubourgs d'El Qods-Est.
Les dirigeants palestiniens ont immédiatement refusé de négocier sur cette base.
L'administration de l'ex-magnat de l'immobilier défend ses positions très favorables à Israël en faisant valoir que les solutions sur la base du consensus international ont jusqu'ici échoué à favoriser la paix.
L'ex-président américain Jimmy Carter, artisan du premier accord de paix israélo-arabe, a vivement critiqué le plan de Donald Trump, en estimant qu'il violait le droit international.
Le plan Trump "viole la solution à deux Etats sur la base des frontières de 1967, inscrite dans un grand nombre de résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies", a déploré l'ex-président.
"En outre, cette proposition viole le droit international au sujet du droit à l'autodétermination, de l'acquisition de territoires par la force, de l'annexion de territoires occupés", a-t-il estimé.
"En nommant Israël +l'Etat-nation du peuple juif+, le plan favorise aussi le déni de droits égaux pour les Palestiniens citoyens d'Israël", a-t-il mis en garde, appelant les pays membres de l'ONU à "rejeter toute mise en oeuvre israélienne unilatérale de cette proposition".