L'Algérie et le Mali ont réitéré leur volonté commune de "raffermir" et "diversifier" leurs relations bilatérales dans divers domaines, et "relevé avec satisfaction" la convergence de leurs analyses sur plusieurs questions régionales et internationales, indique un communiqué conjoint ayant sanctionné mercredi soir les travaux de la 17ème session du Comité bilatéral stratégique algéro-malien.
Alger et Bamako ont "passé en revue l’état de la coopération bilatérale et réitéré la volonté commune d’œuvrer à son raffermissement et à sa diversification à travers la mise en place de programmes de coopération mutuellement bénéfiques", précise le communiqué.
"Les deux parties se sont réjouies des initiatives qui se poursuivent dans les domaines politique, militaire, sécuritaire, économique et socioculturel", et se sont engagées à "renforcer la coopération bilatérale dans les domaines de l’énergie, des télécommunications, du commerce, de la formation et à faciliter la circulation des biens et des personnes", selon la même source.
Exprimant, par ailleurs, leur satisfaction autour des résultats encourageants des précédentes sessions du Comité Bilatéral Stratégique, Alger et Bamako "ont relevé l’importance de mettre en œuvre les projets de coopération qui ont été identifiés et approuvés, à l’occasion de la 16ème session du Comité Bilatéral Stratégique algéro-malien qui s’est tenue à Alger, les 4 et 5 avril 2021", souligne le texte.
L'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger a été également au centre des travaux du Comité Bilatéral Stratégique algéro-malien, réuni mercredi en présence du ministre des Affaires étrangères et de la communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra et de son homologue malien, Abdoulaye Diop.
Dans ce contexte, MM. Lamamra et Diop "se sont félicités des avancées de la mise en œuvre de l’accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, notamment la tenue, le 11 février 2021, à Kidal, de la 5ème session de haut niveau du Comité de Suivi de l’Accord qui a marqué une étape cruciale sur le chemin du retour à la normale dans toutes les régions du nord du Mali, indique le communiqué final.
A cet égard, ils ont "souligné la nécessité d’accélérer la mise en œuvre de l’Accord qui constitue le cadre idoine pour la consolidation du retour définitif et durable de la stabilité dans le pays".
D'après la même source, M. Diop a "salué le rôle prépondérant que joue l’Algérie, en sa qualité de chef de file de la médiation internationale et de Président du Comité de Suivi de l’Accord, pour restaurer la paix et la stabilité au Mali dans le respect de la souveraineté de l’Etat malien".
Pour sa part, M. Lamamra "a réaffirmé l’engagement de l'Algérie à accompagner les autorités maliennes pour la tenue de prochaines échéances électorales et à appuyer le processus de paix à travers la réalisation des projets de développement".
Il a en outre "réitéré l’entière disponibilité de l’Algérie à continuer à apporter son appui à la transition" et renouvelé "la détermination de l’Algérie à ne ménager aucun effort pour la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali".
Convergence de vues entre Alger et Bamako sur plusieurs questions
S’agissant des questions régionales et internationales d’intérêt commun, Alger et Bamako ont "relevé avec satisfaction la convergence de leurs analyses sur l’ensemble des dossiers abordés", indique le communiqué conjoint.
Les deux parties ont, en outre, "réaffirmé leur condamnation du terrorisme sous toutes ses formes et appelé à une meilleure coordination des efforts dans la lutte contre ce fléau et de ses connexions, notamment la radicalisation et l’extrémisme violent", selon le document.
Elles "ont réitéré leur ferme condamnation de la pratique du paiement des rançons aux groupes terroristes contre la libération d’otages, conformément aux décisions de la Conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine et des résolutions pertinentes du Conseil de Sécurité des Nations unies", ajoute la même source.
MM. Lamamra et Diop "ont salué la tenue de la réunion du Comité d’état-major opérationnel (CEMOC) qui a regroupé les états major de l’Algérie, du Mali, du Niger et de la Mauritanie le 10 février 2021 à Bamako qui a permis aux quatre pays de partager leurs analyses et points de vue sur les questions liées à la sécurité dans la région du Sahel", selon le texte.
Evoquant la situation en Libye, les deux parties ont relevé l’"urgence de parvenir à un règlement définitif de la crise en Libye et mettre fin aux ingérences extérieures, à l’afflux des armes et obtenir le retrait des combattants étrangers et des mercenaires.
Elles ont exprimé leur soutien aux efforts des Nations unies et des parties libyennes visant à réunir les conditions légales, sécuritaires et matérielles pour organiser les élections générales du 24 décembre 2021, d'après la même source.
Concernant la question du Sahara occidental et l’escalade militaire subséquente entre les deux parties au conflit, le Royaume du Maroc et le Front Polisario, les deux ministres "demandent aux deux parties de reprendre les négociations sous les auspices du secrétaire général des Nations unies, sans conditions préalables et de bonne foi, en vue de parvenir à une solution politique juste et durable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et aux buts et principes énoncés dans la Charte des Nations unies et l’Acte constitutif de l’Union Africaine", ajoute le document.
En outre, les deux parties ont réaffirmé " leur soutien indéfectible au peuple palestinien pour l’exercice de ses droits inaliénables, y compris l’établissement d’un Etat indépendant et souverain avec pour capitale El Qods Echarif, selon le communiqué qui a précisé que "la 18e session du Comité bilatéral stratégique se tiendra à Bamako à une date à convenir d’un commun accord".
APS