Lors de ses vœux, hier, à la presse, le Premier ministre Français, Manuel Valls, a admis la présence d'un apartheid « territorial, social et ethnique » dont souffrent, en particulier, les populations reléguées dans certaines banlieues des grandes villes en France.
Evoquant les « maux qui rongent la France », après l’attentat sanglant commis contre un hebdomadaire satyrique à Paris, il a appelé à éviter le piège des amalgames, des identités « que nous tendent les terroristes ».
« Ces derniers jours, a-t-il reconnu, ont souligné beaucoup des maux qui rongent notre pays et des défis que nous avons à relever. A cela, il faut ajouter toutes les fractures, les tensions qui couvent depuis trop longtemps et dont on parle peu (...) la relégation périurbaine, les ghettos et un apartheid territorial, social, ethnique, qui s'est imposé à notre pays ».
Il a évoqué aussi la misère sociale « à laquelle, a-t-il dit, « s'additionnent les discriminations quotidiennes parce que l'on n'a pas le bon nom de famille, la bonne couleur de peau, ou bien parce que l'on est une femme ».
A noter que le Premier ministre vient, par ailleurs, de charger une commission de plancher sur la réforme de la dotation globale de fonctionnement (DGF), l'une des principales recettes des collectivités territoriales.
Devant le congrès des maires, le 27 novembre, il avait reconnu qu' « il y a trop d'écart entre les dotations des grandes villes et des petites communes ». rappelle Matignon.
La DGF, avait estimé M. Eckert, est non seulement injuste, mais complètement illisible et complètement « déresponsabilisante ». « Il n'est pas normal, a-t-il relevé, que dans les Hauts-de-Seine, il y ait des communes qui reçoivent par habitant des produits doubles ou triples de ceux de la Creuse ».
L'attaque contre l’hebdomadaire satyrique, le 7 janvier, avait fait 12 morts, dont 7 journalistes. Une policière avait été tuée le lendemain et quatre juifs ont péri, le 9 janvier, lors d'une prise d'otages dans un supermarché.