Le président de la Fédération algérienne de basketball (FABB), Rabah Bouarifi, a reconnu que le basket algérien n'est plus en mesure de concurrencer les équipes africaines après avoir délaissé la formation des jeunes talents pouvant assurer la relève.
A l'image des autres disciplines, les clubs ont abandonné la formation pour des raisons financières et matérielles, causant la régression du basket algérien tant au niveau des sélections que des clubs, a expliqué Bouarifi dans un entretien à l'APS.
"Le basketball algérien n'a plus le niveau d'antan, la génération qui avait permis un bond à la discipline en se qualifiant pour le Mondial en 2002 a disparu. Malheureusement nous avons oublié la formation pour nous occuper des seniors seulement", a regretté le patron de la FABB.
"Les clubs algériens se débattent dans des difficultés financières et matérielles très importantes. Il y a même des équipes qui ne trouvent pas où s'entraîner alors que les clubs de haut niveau s'entraînent 5 à 6 heures par jour", a-t-il souligné.
"Si les clubs n'investissent pas dans la formation nous n'irons pas loin"
Pour relancer et développer la discipline, Rabah Bouarifi a exhorté les clubs algériens à investir davantage dans la formation des jeunes joueurs appelés à l'avenir à renforcer les rangs des différentes sélections nationales.
"Si les clubs n'investissent pas dans la formation nous n'irons pas loin. La Fédération est en train de faire le travail des clubs en organisant des regroupements au profit des différentes catégories de jeunes (U12, U14, U16, et U18), alors que ce travail est logiquement dévolu aux clubs" et d'ajouter:
"Ce sont les clubs qui ont la charge de la formation des jeunes, alors que la Fédération est censée les prendre en charge au niveau de la sélection".
Pour donner une nouvelle impulsion à la discipline et jouer les premiers rôles sur le niveau continental, la FABB a décidé de consacrer 20% de son budget pour les jeunes catégories.
Ne pas négliger le basket féminin
Bouarifi est également revenu sur le contrat de partenariat avec la Fédération française (FFBB) indiquant que son instance est en contact permanent avec son homologue française pour établir le plan d'action de l'année 2015.
"Nous avons programmé la visite du directeur technique de la FFBB en Algérie pour rencontrer les entraîneurs algériens. Mon objectif principal cette année est d'envoyer le maximum d'entraîneurs en France pour des stages de formation afin d'acquérir de l'expérience et avoir une idée sur le fonctionnement des clubs professionnels", a souhaité Bouarifi.
Enfin, le président de l'instance fédérale a évoqué les difficultés que rencontre le basket féminin, dont le championnat national a été lancé cette saison avec seulement 7 équipes alors que la compétition devait débuter avec 10 clubs.
"J'ai promis de lancer un championnat féminin national avec l'objectif d'élever le niveau. Le ministère des Sports s'était engagé à fournir une aide financière aux clubs féminins, sans que cet engagement ne soit suivi d'effet", a encore regretté Bouarifi.
"Nous avons évalué cette aide à un (1) million de dinars par club et par saison. Le dossier est toujours entre les mains du ministère", a-t-il précisé.
Le président de la FABB a prévenu que si les pouvoirs publics ne débloquaient pas les aides financières pour ces clubs, cette compétition risque de revenir dès la saison prochaine à un format régional.