Nationalisation des hydrocarbures : témoin du moment historique, le syndicaliste Mohamed Lakhdar Badreddine raconte l'événement

La nationalisation des hydrocarbures, un défi relevé en grande partie grâce aux travailleurs

Le 24 février 1971, par la voix de feu le président Boumediene, l’Algérie annonçait au monde sa décision historique de nationaliser le secteur des hydrocarbures, jusqu'alors, aux mains des compagnies pétrolières françaises.

A la veille de la célébration de cet anniversaire, l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne recevait, ce mardi, M. Mohamed Lakhdar Badreddine, un témoin-clé de cette époque marquante.

En préambule de ses propos, l’ancien Secrétaire général de la Fédération nationale des pétroliers tient à reprendre, non sans émotion, une partie du discours historique prononcé à cette occasion par l’ancien président à Alger : « nous avons décidé de nationaliser 51% de nos richesses pétrolières et à 100%, nos réserves de gaz et les pipelines destinés à leur acheminement ».

Il rappelle, qu’en 1967, l’Algérie avait, déjà, mis sous contrôle les compagnies pétrolières Esso et Mobil et nationalisé aussi bien les entreprises étrangères de distribution de carburant que la raffinerie d’Alger.

Conseiller de l’actuel secrétaire général de l’UGTA, M. Badreddine se souvient, aussi, avec amertume, du racisme latent auxquels étaient soumis les travailleurs Algériens, bénéficiant d’un statut social inférieurs à celui de leurs vis-à-vis étrangers et qui, de plus, « étaient contraints de manger à l’écart » de ces derniers.

Il raconte, aussi, le défi que ces Algériens ont eu à relever pour continuer à gérer et à entretenir les équipements d’exploitation des champs pétroliers et gaziers, après que les ingénieurs et techniciens Français eurent soudain et sans prévenir, décidé de quitter les champs d'exploitation.

De la crise actuelle engendrée par la chute des cours des hydrocarbures, M. Badreddine appelle à l’appréhender avec lucidité, considérant que le pays a la chance de posséder d’autres richesses à mettre en valeur, telles les énormes ressources en phosphate, les « montagnes de marbre réputé » et les nombreuses autres richesses minières.

« Nous n’avons pas fait faillite et nous ne feront pas faillite, il n’y a pas, non plus, que le pétrole à considérer comme le seul levier de développement économique » proteste-t-il, saluant au passage, l’annonce faite, lundi, par le président Bouteflika de faire de l’exploitation des énergies renouvelables « une priorité nationale ».

L’invité assure que le pari peut-être relevé par les Algériens, à la condition toutefois, appuie-t-il, que les pouvoirs publics agissent avec loyauté à leur égard.

 

 

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