Le gouvernement malien organise samedi à Bamako une rencontre d'information et de concertation avec les forces vives de la nation sur le "Projet d'accord pour la paix et la réconciliation nationale au Mali" dans la perspective de la reprise des pourparlers de paix inclusifs inter-maliens février courant à Alger, a indiqué jeudi une source officielle malienne.
L'objectif de ce meeting de concertation est "d'échanger en profondeur et de recueillir les suggestions et recommandations des forces vives de la nation sur la synthèse appelée projet d'accord de paix afin de renforcer les capacités de négociations de paix à Alger", a indiqué un communiqué du gouvernement malien cité vendredi par le site maliactu.
La rencontre de Bamako réunira le 7 février les représentants des partis politiques de la majorité et de l'opposition, les organisations de la société civile, les autorités traditionnelles et coutumières, les associations religieuses, les syndicats des travailleurs et les organismes de droit de l'homme, ajoute le communiqué.
En parallèle, l'Alliance des Démocrates Patriote pour la Sortie de crise (ADPS), un regroupement d'organisations et partis politiques dont la Convention Nationale pour une Afrique Solidaire (CNAS-Faso Hèrè) , a annoncé jeudi qu'elle organise samedi une table-ronde sur le projet d'accord de paix.
Cette table-ronde regroupera l'ensemble des partis politiques notamment de la majorité et de l'opposition, les forces vives de la nation, a indiqué Mariam Sako, chargée de communication de la CNAS-Faso Hèrè, citée vendredi par des médias. Cette rencontre "était programmée depuis janvier. Nous attendions seulement l'annonce de la reprise des pourparlers", a-t-elle ajouté.
Le dialogue intermalien, lancé officiellement en juillet 2014 à Alger, est passé par quatre rounds, sous la conduite d'une médiation internationale menée par l'Algérie. La quatrième phase du dialogue intermalien inclusif avait eu lieu en novembre à Alger.
Outre les représentants du gouvernement, six mouvements maliens prennent part aux pourparlers d'Alger. Il s'agit du Mouvement arabe de l'Azawed (MAA), la Coordination pour le peuple de l'Azawed (CPA), la Coordination des Mouvements et Fronts patriotiques de résistance (CM-FPR), le Mouvement national de libération de l'Azawed (MNLA), le Haut conseil pour l'unité de l'Azawed (HCUA) et le Mouvement arabe de l'Azawed (dissident).
Dans le cadre de la phase préparatoire du cinquième round de dialogue pour le règlement de la crise malienne, une réunion de concertation regroupant les représentants de l'équipe de la médiation , du gouvernement malien et des mouvements du Nord Mali s'était tenue le 22 janvier à Alger pour consolider le cessez-le-feu dans le nord malien.
Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, s'était montré optimiste quant à l'aboutissement du processus de paix inter-malien. Il a souhaité, il y a quelques jours, en marge du dernier sommet de l'Union africaine (UA), tenu les 30 et 31 janvier dernier à Addis Abeba, "qu'un accord de paix soit signé dans moins de six mois".
Pour sa part, le Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU, Moundji Hamdi, a souligné récemment que les négociations intermaliennes, "ont atteint un stade crucial". Il a soutenu qu'"il n’y a pas d’autre choix que la paix", appelant toutes les parties impliquées dans le processus de paix à "faire preuve de volonté de compromis, et de surmonter leurs différences".
Bien qu'"affaibli" par les derniers évènements à Gao (nord du Mali), M. Hamdi s'est dit toutefois "optimiste quant à la concrétisation d’accords inclusifs, et durables".