Le Premier ministre français, Manuel Valls, a annoncé lundi soir à Evry (Essonne) sa candidature pour la primaire de la gauche en vue de l’élection présidentielle d’avril-mai 2017, et qu'il démissionnera de son poste mardi.
L’annonce a été faite après la décision jeudi dernier du président François Hollande de ne pas briquer un deuxième mandat.
"Le temps est venu d'aller plus loin dans mon engagement" politique, a expliqué le Premier ministre dans la commune dont il a été maire pendant plus de dix ans, déclarant "oui, je suis candidat à la présidence de la République".
Il a affirmé que sa décision était "en accord total" avec le président François Hollande, ajoutant qu’il quittera ses fonction "dès demain (mardi)".
Il a saisi cette occasion pour évoquer les "réformes essentielles" décidées durant le quinquennat de François Hollande, soutenant n'avoir "jamais cédé à la tentation de l'individualisme, de quitter le collectif".
Il a estimé que la primaire initiée par le Parti socialiste, qui se veut un cadre rassembleur, "est un formidable moyen pour recréer l'unité", appelant les Français, "qui refusent l'extrême droite, qui refusent la régression sociale que propose François Fillon", à participer à cette primaire qui se tiendra les 22 et 29 janvier prochain.
Son discours d’annonce a été également pour lui l’occasion pour évoquer ses thèmes de campagne en citant la menace terroriste, le réchauffement climatique, l’effet néfaste de la mondialisation, l’affaiblissement de l'Europe et la poussée de l'extrême droite, soutenant qu’il voudrait "une France indépendante, inflexible sur ses valeurs".
Le renoncement de François Hollande à un deuxième mandat permettra, selon un des candidats à la primiare, Arnaud Montebourg, à la gauche maintenant de "préparer son avenir, de se tourner vers le futur (et) d'engager la question des projets pour le pays dans une situation où les menaces, les incertitudes qui pèsent sur le monde ont changé".
Il faut rappeler que la gauche a connu depuis le début de l’année une situation inédite qui a commencé par la charge, le 24 février, de Martine Aubry, Daniel Cohn-Bendit et plusieurs personnalités de gauche qui se sont emportés, rappelle-t-on, contre la politique menée par le tandem Hollande-Valls.
"Ce n'est plus simplement l'échec du quinquennat qui se profile, mais un affaiblissement durable de la France qui se prépare, et bien évidemment de la gauche, s'il n'est pas mis un coup d'arrêt à la chute dans laquelle nous sommes entraînés", écrivaient les auteurs d’une tribune publiée par Le Monde.
Par la suite, la gauche a vécu d’autres déboires avec des dissensions autour du projet de loi sur la déchéance de nationalité pour les personnes condamnées pour terrorisme, un projet que Hollande a retiré en dernière instance.
Ces dissensions et fissures au sein de la majorité a donné lieu par la suite à deux démissions : celle de la ministre de la Justice, Christian Taubira, et du ministre de l’Economie, Emmanuel Macron qui a décidé, au printemps dernier, de créer son mouvement politique "En Marche !" et à travers lequel il a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle d’avril-mai 2017.
Vendredi, le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Jean-Christophe Cambadélis, a indiqué que la décision du François Hollande "inspire le respect et nous oblige : j'appelle à se rassembler, à réfléchir ensemble et à mener le vrai combat face au bloc réactionnaire", un appel du pied sans doute aux deux candidats de la gauche qui font cavaliers seuls : Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron. APS