Les pensions et allocations de retraite bénéficieront d’une augmentation modulable, allant de 0,5 à 5%, a annoncé mardi matin, en exclusivité à la Radio Algérienne, Mourad Zemali, ministre du Travail, de l'emploi et de la sécurité sociale (MTESS).
Cette augmentation s’appliquera selon les niveaux de pension, comme suit :
5% pour les pensions de moins de 20.000 DA
2,5% pour les pensions de 20.000 DA à 40.000 DA
1,5% pour les pensions de 40.000 DA à 60.000 DA
1% pour les pensions de 60.000 DA à 80.000 DA
0,5% pour les pensions de plus de 80.000 DA
« Le président de la république a décidé cette année une revalorisation des pensions de retraite, comme les autres années, malgré la situation critique. Cette décision a été prise pour conforter le pouvoir d’achat des retraités », a déclaré M. Zemali, qui était l’Invité de la rédaction de la Chaine 3 de la Radio Algérienne.
Cette décision, très attendue par les retraités, est conforme aux dispositions de l'article de la loi 12-83 du 02 juillet 1983 consacrant le principe de revalorisation annuelle des pensions et allocations de retraite.
La revalorisation pour l'année 2018 des pensions de retraite est applicable avec effet rétroactif à partir du 1er mai. Son coût financier est de 22 milliards de dinars.
Autres chiffres à retenir de l’intervention du ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mourad Zemali :
- 80 milliards DA : Le financement de la santé en 2018 par la Caisse nationale des Assurances sociales (CNAS).
- 560 milliards DA : Le déficit du système de sécurité sociale.
- 3 millions : Le nombre des retraités, dont 1/3 est sorti avant l’âge légal de départ à la (60 ans).
- 2,5 travailleurs cotisent pour 1 retraité en Algérie, la norme dans le monde est de 5 travailleurs pour 1 retraité.
Le nouveau code du travail « n’est même pas au stade de projet »
Questionné sur les craintes des travailleurs et des syndicats d’une « remise en cause du contrat de travail à durée indéterminé (CDI) » par l’introduction de plus de flexibilité, et donc de précarité, dans les relations de travail et d’un « abaissement de l’âge légal du travail de 18 à 16 ans » ; le ministre du travail a démenti ces craintes en affirmant que « le nouveau code du travail, en l’état actuel, n’est même pas un avant-projet ».
Toutefois, M. Zemali confirme qu’un « avant avant-projet de législation de travail » a été transmis, pour avis, il y a 4 ou 5 ans, à tous les partenaires sociaux, aux walis et aux universités pour un avis. Même l’organisation internationale du travail (OIT) a été consulté, confie-t-il, précisant n’avoir reçu, jusqu’à maintenant, qu’une dizaine ou quinzaine de réponses.
Le ministre du travail a démenti, également, le rejet du projet de code du travail par l’UGTA. « On n’est pas au stade du rejet, on est au stade des avis », a-t-il souligné.
Le ministère s’est-il fixé une échéance pour l’adoption d’un nouveau code du travail ? Réponse de M. Zemali : « On ne peut pas fixer une échéance. Inchallah, le plus tôt possible ».
M. Zemali reconnait, toutefois, que l’adoption d’un nouveau code du travail prendra du temps, car considère-t-il « les textes mal fait provoquent des conflits ».
Il ajoute, « c’est très compliqué pour amender une législation de travail constituée de presque seize textes, une dizaine de lois, quatre ou cinq ordonnances, des décrets et à peu près 640 articles », de manière à « garantir un équilibre entre ce que demandent les partenaires sociaux », « parce que vous avez d’un côté les patrons qui demandent plus de flexibilité, et d’un autre côté vous avez les syndicats qui demandent plus de protection, et vous avez la troisième partie qui est l’Etat pour réguler ».