Le Vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra a appelé, vendredi depuis la capitale tunisienne, à "réhabiliter la ligue arabe, à travers sa réforme et la révision de son mode de fonctionnement et de ses performances".
S'exprimant lors des travaux de la session ordinaire du Conseil des ministres arabes des Affaires étrangères, préparatoire du 30eme Sommet arabe, M. Lamamra a indiqué dans son allocution, que la situation "de crise" que traverse la Nation arabe "confirme que nous avons grand besoin d'y remédier par la réhabilitation de notre Ligue arabe, en la réformant et en révisant son mode de fonctionnement et ses performances, afin qu'elle soit au diapason des nouveaux développements régionaux et internationaux ".
Le succès du Sommet arabe, poursuit M. Lamamra, "est, avant tout, tributaire de la résolution des divergences et d'actions conformes aux exigences de nos intérêts communs et de notre sécurité nationale".
"Ce que vit notre Nation arabe, comme divisions dans le contexte de situations régionales et internationales difficiles, exigent de nous de résoudre nos problèmes par nous-mêmes, en recourant au dialogue, à la négociation et à la franchise, en portant haut les valeurs de solidarité d'entraide et en resserrant les rangs", a-t-il insisté avant d'indiquer qu'"il s'agit là, des meilleures options qui restent, en vue de surmonter les difficultés et la situation critique que traverse nos pays arabes".
Dans ce cadre, le ministre des Affaires étrangères a affirmé que l'Algérie "n'épargnera aucun effort dans la concrétisation du consensus arabe escompté, étant convaincus qu'en prenant en main nos destins, nous saurons concrétiser les attentes et aspirations de nos Etats et peuples".
Pour ce faire, M. Lamamra a formulé son v£ux de voire le sommet, qui se tiendra dimanche, concrétiser "les résultats escomptés".
Evoquant la cause palestinienne, M. Lamamra a affirmé qu'elle restera "en tête de nos priorités, notamment devant le blocage politique dont elle pâtit actuellement, en raison de l'intransigeance de l'occupation israélienne et de ses violations flagrantes des droits de l'homme les plus élémentaires, commises dans les territoires occupés, de son défi à la légalité internationale et de son déni du droit légitime du peuple palestinien frère à fonder son Etat indépendant avec Al-Qods comme capitale".
A cet effet, il a appelé à "intensifier les efforts aux plans régional et international pour que la communauté internationale et l'ONU assument leur responsabilité historique en amenant l'occupation israélienne à respecter les décisions de la légalité internationale, les principes du Droit international, les exigences du processus de paix et les bases sur lesquelles repose la solution à deux Etats".
Dans ce contexte, le ministre a réitéré "l'appui permanent et indéfectible de l'Algérie au combat du peuple palestinien pour l'instauration de son Etat indépendant, avec Al Qods Est pour capitale", appelant "les frères Palestiniens à unifier leurs rangs, seul garant du triomphe de leur question légitime".
Faire prévaloir l'approche pacifique et le dialogue dans le règlement des crises arabes
L'Algérie qui appelle à "faire prévaloir l'approche pacifique et le dialogue pour le règlement des crises dans le monde arabe, est convaincue que cela constitue la seule voie pour préserver la sécurité de notre région arabe ainsi que la souveraineté et l'unité de nos pays", a rappelé le Vice-premier ministre.
L'Algérie "poursuit ses efforts inlassables vis-à-vis des antagonistes libyens et considère que la solution politique demeure la seule voie à même de mettre un terme à la crise libyenne pour préserver l'unité, la souveraineté, la sécurité et la stabilité de ce pays frère et répondre aux aspirations du peuple libyen au développement et à la prospérité", a poursuivi M. Lamamra.
Il a également réaffirmé le soutien de l'Algérie à la "Conférence nationale inclusive des parties libyennes prévue en avril dans la ville de Ghadamès".
Concernant la crise en Syrie, M. Lamamra a précisé que l'Algérie "a prôné dès le départ la solution politique qui repose sur le dialogue et la réconciliation nationale, pour préserver la souveraineté et la stabilité de la Syrie ainsi que l'unité de son peuple et de son territoire".
Il a réaffirmé le soutien de l'Algérie aux "efforts de l'envoyé spécial onusien pour le Yémen visant à trouver une solution politique qui puisse rassembler les frères yéménites, à la faveur du dialogue global et de la réconciliation nationale pour rétablir leur sécurité et concrétiser les aspirations des Yéménites à la prospérité".
Par ailleurs, le vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères, a réaffirmé la position "inébranlable" de l'Algérie qui considère le Golan syrien comme "territoire arabe occupé, conformément aux résolutions de la légalité internationale, notamment la résolution 497 de 1981, laquelle rejette la décision de l'entité sioniste et ses mesures arbitraires concernant le Golan, et la considère comme nulle et non avenue".
Il a souligné, en outre, "la nécessité pour la communauté internationale de respecter les résolutions et la Charte de l'ONU, d'autant qu'il est inadmissible de s'emparer, d'annexer avec force, ou de reconnaitre illégalement la souveraineté d'un territoire donné, notamment par les pays auxquels incombe la responsabilité principale de préserver et maintenir la paix et la sécurité internationales en vertu de la Charte de l'ONU".
Abordant la question du terrorisme, le ministre a indiqué que ce phénomène "représente toujours menace globale pour tous les pays sans exception aucune, et ce en raison de sa grande capacité de mouvement, de mutation et d’adaptation de ses modes opérationnels, ce qui exige une coopération plus large et une coordination plus étroite", rappelant "la disponibilité de l’Algérie à partager, avec les pays frères, son expérience en matière de lutte et de prévention contre le terrorisme et l’extrémisme violent".
M. Lamamra a précisé, en outre, que "le mouvement des combattants terroristes des zones de tension qui connaissent une certaine amélioration, vers d’autres régions menacées de nouvelles crises, nous interpelle fortement quant à la nécessité d'en éliminer ses dangers, redynamiser les mécanismes de concertation et assurer la coordination entre nos pays en vue de définir et mettre en oeuvre les stratégies communes à l’effet de faire face à ces menaces terroristes renouvelées".
En conclusion, le ministre des Affaires étrangères a exprimé son souhait que cette réunion, dont l’ordre du jour prévoit plusieurs sujets et questions importantes dans le processus de développement de l’action arabe commune, soit couronnée "de succès et de réalisation des aspirations à la démocratie, la stabilité, au progrès et à la prospérité".
Lamamra s'entretient à Tunis avec le président de la Commission de l'UA
Le vice-premier ministre, ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra a eu, vendredi à Tunis, des entretiens élargis avec le président de la Commission de l'Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, en présence du Commissaire pour la paix et la sécurité de l'UA, Ismail Chergui.
Tenus en marge de la participation de M. Lamamra à la réunion des ministres arabes des Affaires étrangères, préparatoire au sommet arabe, les entretiens ont porté sur "les questions de la paix et de la sécurité en Afrique", outre "les développements des évènements aux niveaux régional et international" notamment la réunion quadripartite sur la Libye qu'abrite Tunis aujourd'hui en marge des travaux du sommet arabe.
Après avoir passé en revue la situation actuelle au Mali, en Libye et au Sahel, M. Lamamra a affirmé "le soutien de l'Algérie aux efforts de l'UA visant la recherche de solutions politiques à ces crises", à travers le dialogue constructif et le règlement pacifique des crises, dans le cadre du respect de la souveraineté des Etats et de la non ingérence dans leurs affaires internes.
Les deux parties ont évalué les résultats de la réunion de la deuxième table ronde sur le Sahara Occidental, tenue récemment sous l'égide des Nations Unies à Genève, sous la présidence de l'ex-président allemand, Horst Kohler et ce en vue de renforcer la coopération entre l'UA et l'ONU, dans le cadre des efforts consentis afin d'avancer dans le processus de règlement du conflit au Sahara Occidental, entre ses deux parties, le Royaume du Maroc et le Front Polisario.
M. Lamamra et le président de la Commission africaine ont passé en revue la coopération arabo-africaine et les voies et moyens de la promouvoir à de larges perspectives, vu les défis et les enjeux communs qui se posent aux deux régions ainsi que les moyens communs, et ce en prévision de la tenue du sommet arabo-africain, prévu à Riyad en fin de l'année en cours.
Les deux parties ont mis l'accent sur l'importance de la coordination au niveau africain, à l'effet de relever les défis auxquels font face les Etats africains, y compris la lutte antiterroriste, le crime organisé et la migration illégale, dans le cadre du renforcement de la stabilité et de la sécurité dans le continent africain.
Intense activité de Ramtane Lamamra en marge de la réunion des MAE
Le vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra a tenu, samedi, une série de rencontres avec des ministres arabes des Affaires étrangères, et ce en marge de la réunion des ministres des Affaires étrangères préparatoire au Sommet arabe, prévu dimanche à Tunis.
Outre le passage en revue de la situation actuelle aux niveaux régional et international, ses entretiens tenus respectivement avec les ministres des Affaires étrangères de Tunisie, du Koweït, de Bahreïn, de Libye, d'Egypte, de Palestine et de Mauritanie, ont porté sur l'état et les perspectives de développement des relations bilatérales et les moyens de leur renforcement dans les différents domaines.
L'accent a été mis également sur le caractère central de la question palestinienne et l'affirmation de la position soutenant le peuple palestinien dans sa lutte et son droit légitime à l'établissement d'un Etat indépendant, avec Al-Qods pour capitale, en réitérant le rejet catégorique de toute procédure susceptible de porter atteinte à son statut historique et juridique, ainsi que le refus absolu de la proclamation américaine de la souveraineté d'Israël sur le plateau du Golan occupé.
S'agissant des crises qui secouent certains pays arabes, M. Lamamra a indiqué que "la vision de l'Algérie et son évaluation de la situation particulière prévalant dans la région arabe émanent de ses positions constantes et de principe, fondées sur la respect de la souveraineté nationale des Etats et la non-ingérence dans leurs affaires internes, ainsi que de ses actions en faveur du règlement des conflits, par voies pacifique et politique, à travers le dialogue inclusif et la réconciliation nationale entre les enfants d'une même patrie, tout en refusant l'ingérence étrangère, quels que soit ses formes et ses motifs".
Par ailleurs, M. Lamamra a plaidé pour "l'intensification de la coopération en matiere de lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent, conformément à une approche globale conforme à la légalité internationale notamment pour empêcher les terroristes d'utiliser les technologies de l’information et de la communication (TIC) dont Internet, pour commettre leurs crimes contre des personnes et la sécurité des Etats".
Le chef de la diplomatie algérienne a passé en revue avec ses homologues arabes "le processus de réforme et de développement de la Ligue arabe", mettant l'accent sur l'impératif de redoubler d'efforts afin d'améliorer le fonctionnement de la Ligue arabe et de développer le système de l'action arabe commune, en adéquation avec les développements enregistrés sur les scènes régionale et internationale.