Salim Dada: nous nous attachons à casser l'image dégradante de l'artiste pauvre et sans-abri

Il faut aider à casser cette malheureuse image de l’artiste « pauvre et sans-abri », en lui créant pour cela les conditions qui lui permettent de rester concentré sur son art et en lui facilitant, l’accès aux outils universels d’expression.

Pour aider le monde de l’expression artistique à se libérer du marasme latent qui l’a caractérisé de longues années durant, le Secrétaire d’État en charge de la Production culturelle rappelle qu’un vaste programme avait été lancé, dés 2002, se traduisant, dit-il, par « plusieurs acquis ».

Intervenant, lundi, à l’émission l’Invité de la rédaction de la chaîne 3 de la Radio Algérienne, M. Salim Dada signale qu’au travers de la création du Secrétariat d’État qu’il dirige et de celui en charge de l’Industrie cinématographique, on s’est, déclare-t-il, projeté dans une vision économique de la culture à laquelle l’artiste est devenu partie prenante.

Ce dernier indique qu’un Conseil consultatif auprès du ministère de la Culture a été créé pour prendre en charge toutes les problématiques liées à la situation morale, sociale et professionnelle des artistes. Il considère à ce propos que l’on soit artiste, auteur littéraire ou de production culturelle, il convient de « passer outre la condition sociale » pour aller vers la reconnaissance des métiers de l’Art et de celle de « l’intégrité de l’œuvre artistique ».

En matière de protection du monde de la Culture en général, l’invité assure à titre d’exemple qu’un texte de loi se propose de régler « tous les problèmes » relatifs aux droits d’auteur et droits voisins. Pour ce qui est des droits sociaux, poursuit-il, un décret publié en 2014 accorde à l’artiste et l’auteur de faire partie des cotisants de la CNAS, ce qui est selon lui « un acquis énorme ».

Il relève, d’autre part, la question, « posant problème », liée à la reconnaissance juridique du métier de producteur d’œuvres artistiques, en raison de l’absence de textes juridiques, y compris dans la loi du Travail, pour la prendre en charge.

Il annonce à cet effet, que son ministère planche actuellement sur l’élaboration d’une loi-cadre prenant en considération les conditions de travail dans le milieu artistique, ainsi que la résolution des conflits opposant les artistes aux producteurs, organisateurs ou programmateurs de spectacles, des situations qu’il impute à l’absence de contrats moraux entre ces divers intervenants.

M. Salim Dada rappelle que lors d’un travail consacré à l’organisation d’un système de rémunération à leur profit, il a été découvert la totale absence d’une liste des métiers artistiques dans la nomenclature nationale des professions.

À partir de ce constat, indique celui-ci, il a commencé à être procédé au regroupement des grandes familles du monde des artistes : musique, art visuel, audiovisuel et cinéma, littérature, théâtre, danse et art du spectacle, mais également de l’ensemble des métiers d’accompagnement de ces spécialités.

Après neuf mois de travail et au terme de l’année 2019, le long travail effectué à cet effet a permis, annonce le ministre de la Production culturelle, d’élaborer une liste de 179 métiers artistiques permettant désormais de donner une identification fiscale pour permettre aux personnes travaillant dans le monde des arts d’exercer leurs activités, vendre et exporter les produits de leur création.

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