La situation préoccupante des droits de l'Homme au Sahara occidental et la responsabilité de l'ONU dans le processus de décolonisation dans la dernière colonie en Afrique, ont été au menu d'un séminaire international, tenu mercredi à Madrid.
Outre le représentant de l'ambassade de la RASD au Mexique, Moukhtar Leboihi Emboiric, le séminaire a vu la participation de plusieurs experts dont le professeur Juan Francisco Soroeta de l'Université du Pays Basque, Dr Carlos Ruiz Miguel du Centre d'études sur le Sahara occidental (Ceso de l'USC) en Espagne et Dr Juan Carlos Velazquez Elizarraras professeur à la Faculté mexicaine des sciences politiques et sociales (UNAM).
Intervenant à cette rencontre tenue sous le thème: "La décolonisation au Sahara Occidental et la responsabilité de l'ONU", M. Juan Carlos Velazquez Elizarraras a axé son discours sur les droits de l'Homme au Sahara occidental, soulignant que "les sahraouis étaient sahraouis quand il n'y avait ni espagnols ni français".
L'universitaire a expliqué que le peuple sahraoui occupait le territoire du Sahara Occidental avant que la France, l'Espagne ou le Maroc n'existaient en tant qu'Etats. Ce peuple, a-t-il poursuivi avait "ses terres, sa culture, son (propre) commerce, sa vision du monde, sa langue, son identité" qui étaient uniques.
Relevant la complexité de la situation au Sahara Occidental occupé, eu égard à la violation de la légalité internationale, Velazquez Elizarraras a lancé un appel pressant à la communauté internationale à fournir un minimum de protection internationale aux sahraouis des territoires occupés.
De son côté, Juan Francisco Soroeta a rappelé que le Front Polisario était "le seul représentant légitime du peuple sahraoui", selon les termes de l'Assemblée générale de l'ONU, regrettant que trente ans après l'accord de paix le référendum d'autodétermination que devait organiser la Minurso n'a toujours pas eu lieu.
Le séminaire a constitué l'occasion de faire le point sur les différentes résolutions de l'ONU sur le Sahara occidental et la responsabilité de l'organisation onusienne en ce qui concerne la décolonisation de ce territoire qui par ailleurs, a été reléguée au second plan.
Carlos Ruiz Miguel, a, à ce titre précisé que l'Assemblée générale de l'ONU n'a jamais considéré le Maroc comme une "puissance administrante" mais comme une puissance occupante, exhortant l'Union européenne (UE), à respecter la Charte des Nations Unies.
"L'UE ne peut pas agir contrairement au principe d'autodétermination des peuples et, par conséquent, ne peut pas négocier avec le Maroc sur les eaux du Sahara occidental", a-t-il déclaré.
(APS)