Faisant état d’un volume d’exportation de 17 milliards de dollars, à fin août 2016, contre 31 milliards d’importation, durant la même période, le président de l’Association nationale des exportateurs Algériens (ANEXAL) considère que la problématique des exportations « reste encore à aborder».
Reçu, dimanche, à l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, Ali Bey Naceri salue les mesures entreprises par les pouvoirs publics pour faciliter les exportations, estimant, néanmoins, qu’elles restent encore insuffisances.
Les orientations du chef de l’Etat visant à booster ces dernières, « on ne les voir pas sur le terrain », assène-t-il. Plus tranchant, M. Ali Bey s’interroge de savoir si l’Etat va continuer, encore longtemps, à être un acteur de l’économie alors que, dit-il, il devrait s’attacher à son seul rôle de régulateur.
Constatant que l’Algérie s’est « exonérée d’un diagnostic », qui l’aurait amenée à se positionner par rapport à la concurrence mondiale, elle est encore quasiment importatrice des productions manufacturière, « ce qui l’empêche d’être compétitive sur les marchés étrangers ».
Pour lui, les importations opérées actuellement sont « incompressibles », les deux tiers, ajoute-t-il, servant à alimenter les outils de production et le déficit du pays en produits alimentaires.
Faisant état d’une baisse des importations « de 7 à 8 milliards de dollars », M. Ali Bey déclare que contrairement au Premier ministre qui a annoncé une relance des exportations, en 2017, « C’est, dira-t-il, maintenant qu’il faudrait commencer à le faire ».
Annonçant que le nombre des entreprises exportatrices avait dépassé les 700, le président de l’ANEXA constate, sur cette lancée, une « remontée des filières » marquée, note-t-il, par des exportations de produits à forte valeurs ajoutée, tels la câblerie électrique et les équipements électroménagers.
Parmi les autres secteurs potentiellement exportateurs, il cite la pétrochimie (engrais, ammoniac et urée) « qui est, dit-il, en train de s’inscrire dans le concert des futurs métiers et qui permettrait, selon lui, de réaliser des exportations de l’ordre de 3 milliards de dollars/an, « d’ici deux ou trois ans ».
Critiquant vertement, par ailleurs, la loi de Finance complémentaire de 2009, M. Naceri relève que « nous sommes en train de réparer les dégâts qu’elle a causé au commerce extérieur».
En 2009, explique-t-il, nous en étions à 39 milliards de dollars d’importations alors que nous programmions de les faire chuter de 5%. « Le résultat, constate-t-il, a été que, dés 2010, les importations ont grimpé à 58 milliards de dollars, en 2014 ».