Par suite de l’annonce par le ministre de l’Energie et des mines d’un prochain et nouvel amendement de la loi sur les hydrocarbures, l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne recevait, ce dimanche, l’ancien PDG de la Sonatrach, Abdelmadjid Attar.
En préambule et afin que l’investissement dans le domaine pétrolier soit plus attractif, celui-ci estime indispensable de reviser la fiscalité pétrolière, « afin d'attirer les partenaires », revoir les types de contrats, par trop « rigides », et dans le même temps assainir le climat des affaires, afin d’améliorer les relations avec les sociétés pétrolières désireuses d’investir en Algérie.
Très critique, M. Attar observe qu’il ne suffit seulement pas de revoir la loi, mais également de faire en sorte d’assainir l’environnement actuel du secteur pétrolier dans le pays, par « trop bureaucratisé ». Les compagnies pétrolières étrangères, note-t-il, ne savent pas, toujours, à qui s’adresser, éprouvent des fifficultés à obtenir des rendez-vous nécessaires et, de plus, souligne-t-il, les décisions tardent à se concrétiser.
A propos de l’exploration des ressources, l’intervenant, qui occupe présentement la vice-présidence de l’Association Algérienne de l’industrie du gaz, estime qu’elle constitue le point faible du secteur pétrolier. « On ne réussi pas, explique-t-il, à renouveler les réserves, ce qui fait que l’on produit « de moins en moins » de pétrole et de gaz « depuis 2007 ».
Les découvertes de ressources réalisées, ici et là, n'ont pas eu un impact notable sur le niveau de la production. Pour lui, s'il est vrai que l'on réalise de plus en plus de découvertes, on fait, par contre, moins de volume, parce que la plupart des puits mis à jour ne sont pas rentables économiquement, ou bien sont « à la limite de la rentabilité ».
Les raisons de la baisse de compétitivité du secteur des hydrocarbures M. Attar les impute à divers facteurs parmi lesquels il met en avant la bureaucratie, les types de contrats, de même que le déficit de stabilité et de vision à long terme dans son ensemble.
« Au sein de Sonatrach, relève-t-il, tout comme au sein d’Anapht, les décisions sont très lentes à prendre ». Il faut, propose-t-il, changer le mode de travail. Citant l’actuel PDG de cette entreprise, il observe qu’il a eu « le courage » de mettre le doigt sur les problèmes qui entravent son fonctionnement.
Il est temps, rappelle-t-il, de réorganiser le secteur pétrolier et gazier en profondeur, notamment en décentralisant la prise de décision et en accordant une plus grande liberté d’action à ses cadres et à ses techniciens.